L’épouse d’un médecin urgentiste mort du Covid-19 porte plainte contre Buzyn et Véran

04/05/2020 Par Louise Claereboudt
Faits divers / Justice
Après le décès de son mari du coronavirus, le 23 avril, Claire Loupiac a annoncé qu’elle comptait porter plainte contre le ministre de la Santé, Olivier Véran, et l’ex-ministre en poste, Agnès Buzyn, pour dénoncer le manque de protection des soignants en première ligne.
 

“J’irai très loin”, prévient Claire Loupiac dans les colonnes du Monde. Après le décès de son mari, Eric Loupiac, des suites du coronavirus le 23 avril dernier, cette mère de trois enfants a annoncé qu’elle allait porter plainte cette semaine pour négligence contre l’actuel ministre de la Santé, ainsi que sa prédécesseure, Agnès Buzyn, mais aussi contre l'ARS Bourgogne-Franche-Comté et le directeur de l’hôpital de Lons-le-Saunier dans lequel son mari, urgentiste, exerçait. “J’attends que justice soit rendue, que les coupables soient trouvés et qu’ils s’expliquent pour cette négligence qui a causé la mort de mon mari, confie Claire Loupiac au quotidien national. Pour elle, le manque cruel de moyens de protection, en particulier de masques, est responsable de la mort de son époux, le 23 avril dernier, à l’hôpital de Marseille, où il avait été admis en réanimation alors que son état de santé s’était dégradé fin mars.

“Dès décembre, il m’avait dit qu’on ne serait pas prêt à l’hôpital s’il y avait une catastrophe. On a sous-estimé le manque d’équipements, notamment en masques. J’en veux à ceux qui ont mal géré la crise au niveau national”, explique-t-elle, précisant que son mari avait anticipé la vague dès le 26 février, date à laquelle la famille avait décidé de se confiner.   “Homme de conviction” Âgé de 60 ans, Eric Loupiac exerçait à l’hôpital de Lons-le-Saunier, dans le Jura. Représentant de l’Association des médecins urgentistes (AMUF) dans le Jura, le praticien aurait été contaminé début mars lors d’une garde effectuée auprès de patients infectés sans protection, à cause d’un vol de masques, affirme sa famille. Par ailleurs, il aurait “réclamé un sas d’entrée pour trier les patients suspects Covid ou non”, une demande qui aurait été rejetée par l’hôpital, qui l’aurait mis en place seulement 15 jours après, selon son épouse. Des affirmations que contredit la direction de l’hôpital. Contactée par France 3, elle assure que le port du masque avait été généralisé dès le mois de février et que toutes les mesures avaient été prises pour protéger les soignants. “Les protocoles de soins et la filière ont été opérationnels dès le 28 février. Aux urgences, tout avait été prévu avant même le confinement”, confirme au Monde Guillaume Ducolomb, directeur, qui précise que rien ne prouve que la contamination du praticien ait eu lieu à l'hôpital. 
 

  Très actif au sein de l’hôpital, Eric Loupiac s'était battu depuis deux ans pour défendre le service réanimation de l'hôpital de Lons-le-Saunier. Il “menait un combat contre l’ARS et la suppression d’une ligne du SMUR”, témoigne son ami, le président de l’AMUF, Patrick Pelloux, qui salue un “homme de conviction”. Le Dr Loupiac a été inhumé jeudi 30 avril. [avec France 3 et Le Monde]    

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