Le nouveau tacle de l'Académie de médecine à l'homéopathie

22/05/2018 Par Sandy Bonin
MEP
L'Académie nationale de médecine a de nouveau tranché. Au sujet de l'homéopathie, elle indique que sa position est la même que celle exprimée en 2004, à savoir qu'il s’agit d’une "méthode imaginée il y a deux siècles à partir d’a priori conceptuels dénués de fondement scientifique".

  Questionnée par l'Ordre des médecins sur l'aspect scientifique de l'homéopathie, l'Académie de médecine s'est exprimée le 18 mai dernier, rapporte Le Monde. Elle estime que l'homéopathie n'a pas de fondements scientifiques.  

  La position de l'Académie est similaire à celle du Conseil scientifique des académies des sciences européennes (Easac). Ce dernier avait, en septembre 2017, rendu un rapport accablant, jugeant qu’il n’y avait "aucune preuve solide de l’efficacité des produits pour traiter les maladies, ou même les prévenir (…), même s’il y a parfois un effet placebo". Le rapport de l’Easac indiquait également que l’homéopathie pourrait "même avoir un effet nocif", en termes de perte de chance ou de retards de traitement. Mais le Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF) avait contesté le rapport de l’Easac et rappelé une étude épidémiologique financée par le laboratoire Boiron, l’étude EPI 3. Mené entre 2005 et 2012 sur près de 8 600 patients au sein de 825 cabinets de médecins généralistes aux pratiques variées (conventionnelle, homéopathique, mixte), ce travail montrait notamment que les médecins homéopathes prescrivaient moins de médicaments à l’origine d’effets indésirables notables (psychotropes, anti-inflammatoires non stéroïdiens…) sans perte de chance potentielle pour le patient. Lundi 19 mars, une tribune contre les médecines alternatives signée par 120 premiers médecins était publiée sur Egora et Le Figaro. Depuis, près d’un millier de médecins ont signé le texte et le buzz médiatique a enflammé la Toile. C'est dans ce contexte que l'Ordre a décidé de saisir l'Académie de médecine rappelant que "sur ce qui concerne les aspects scientifiques, qu’il ne tire d’aucun texte une compétence institutionnelle pour se prononcer". Le verdict est donc tombé…

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