Une enquête sur les pratiques cliniques dans la prise en charge des patients hyperthyroïdiens en France

23/11/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Des variations considérables des pratiques concernant le diagnostic et le traitement de l’hyperthyroïdie sont notées d’un pays à l’autre. Afin de mieux connaître les pratiques françaises, une étude clinique sur un échantillon représentatif de 263 endocrinologues a été mise en place en France.

Tous les patients consécutifs vus pour une hyperthyroïdie au cours de cette étude ont été inclus. Les modalités de diagnostic et de traitement ont été enregistrées pour les patients hyperthyroïdiens ayant une maladie de Basedow (MB, n = 802), un goitre multinodulaire (GMN, n = 121) et un adénome toxique (AT, n = 69). Les anticorps antithyroïdiens ont été mesurés chez environ la moitié des patients (anti-TPO chez 48.5 % et anticorps anti-récepteurs de la TSH chez 57.8 %). Les patients ont eu une échographie thyroïdienne dans 93.8 % des cas et une scintigraphie dans 40.3 % des cas. La prise en charge thérapeutique dépendait de l’étiologie. Pour un premier épisode de MB, les antithyroïdiens de synthèse (ATS) étaient le traitement de première intention chez 91 % des patients, combinés à la chirurgie dans 6.1 % des cas et à l’iode radioactif chez 2.9 %. La chirurgie était préférée à l’iode radioactif dans les goitres multinodulaires toxiques (52.6 versus 22.4 %) et dans les adénomes toxiques (59.1 % versus 24.2 %). Le statut euthyroïdien était obtenu après 3 mois chez 64.4 % des maladies de Basedow. Un protocole "block and replace" (fortes doses d’antithyroïdiens de synthèse + hormones thyroïdiennes) était utilisé chez 41.2 % des patients. Après 3 mois, 73 % des patients étaient euthyroïdiens dans le groupe "block and replace" en comparaison de 56.2 % dans le groupe utilisant des antithyroïdiens de synthèse seuls à doses dégressives (p = 0.009). Pour les goitres multinodulaires toxiques et pour les adénomes toxiques, plus de 75 % des patients étaient euthyroïdiens au suivi à 3 mois. En conclusion, on note de grandes variations dans la pratique clinique en France et il persiste encore, à l’heure actuelle, des différences importantes avec les recommandations internationales !

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