Si la littérature actuelle ne permet pas réellement de conclure, certaines études ont cependant suggéré que l’utilisation de testostérone pouvait augmenter le risque à court terme d’événements cardiovasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux et que les injections de testostérone pourraient s’accompagner d’un risque supérieur en comparaison des autres formes d’administration. Ceci a conduit une équipe américaine et suisse à évaluer le risque cardiovasculaire à court terme des injections de testostérone. Ils ont conduit une analyse en case-crossover comparant l’exposition à l’injection de testostérone dans les 7 jours suivant la survenue d’un événement à une fenêtre de référence dans le passé afin d’estimer l’association aiguë entre des événements cardiovasculaires et le fait d’avoir reçu une injection de testostérone. Ils ont, pour cela, identifié tous les utilisateurs de testostérone hospitalisés avec un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral ou un score composite d’infarctus du myocarde, d’AVC ou d’angor instable à partir de données d’assurances privées américaines ou de Medicare. Plus de 3000 hommes ont ainsi été identifiés. L’injection de testostérone était associée à une augmentation du risque d’effets secondaires (critère composite d’infarctus du myocarde, d’AVC ou d’angor instable) dans la période immédiatement suivant l’injection chez les plus âgés et seulement dans la population des patients de Medicare. En effet, dans la population des gens ayant une assurance privée, les odds ratios (OR) étaient de 0.98 (IC 95 % 0.86-1.12) alors que chez les titulaires du système Medicare l’odds ratio était de 1.45 (1.07-1.98). Cette association était soit grandement atténuée, soit absente lorsqu’on prenait en compte la prise de testostérone en général, quelle que soit la voie d’administration (injection, gel, patch, implant) : OR pour les assurances privées = 1.01 (0.92-1.11), OR pour Medicare = 1.26 (0.98-1.63). Les injections de testostérone sont donc, de manière très spécifique, associées, semble-t-il, à un risque à court terme d’événements aigus cardio et cérébraux vasculaires chez les sujets les plus âgés dans les suites immédiates de l’injection.
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