Rougeole en France : où en est-on ?

24/04/2019 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
5311 cas de rougeole ont été recensés en France entre octobre 2011 et septembre 2018, rapporte une étude qui vient d’être publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 23 avril 2019, basées sur les données de déclaration obligatoire de la maladie.

Les auteurs de cette étude notent donc que "la circulation du virus de la rougeole se poursuit en France consécutivement à la flambée épidémique de  2008-2011". Une diminution progressive a été observée de 2012 à 2015, suivie d’une période de "lune de miel" en  2015-2016. Mais, un nouvel épisode épidémique est survenu à partir de l’automne 2017. L’incidence la plus forte a concerné les enfants de moins de 1 an qui a atteint, lors de la dernière vague 2017-2018, un taux de 30,7 cas pour 100 000 enfants. L’âge médian était de 15 ans. Au total, durant la période de surveillance, 1 279 cas (24%) ont été hospitalisés, dont 244 pour une pneumonie et 13 pour une encéphalite. Quatre personnes sont décédées, âgées de 16 à 32 ans. L’analyse du statut vaccinal, réalisée sur les 4 351 cas éligibles, car âgés de plus de 1 an au moment de l’infection, et renseigné pour 3 793 sujets, montre que la très grande majorité (près de 9 cas sur 10) n’étaient pas correctement vaccinés. Mais la mortalité liée à la rougeole est en fait supérieure à ces cas déclarés. Ainsi,  une analyse complémentaire sur les données de mortalité issues du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (CépiDc-Inserm), sur une période allant d’octobre 2008 à septembre 2018, a permis d’identifier 23 décès liés à un épisode aigu de l’infection. Auxquels s’ajoutent 6 décès liés à une panencéphalite sclérosante subaiguë liée à une infection aiguë antérieure à 2008. Les auteurs concluent que "ces données montrent que, fin 2018, il restait en France un réservoir de sujets réceptifs suffisant pour maintenir la transmission du virus, en particulier dans la population des jeunes adultes. Le rattrapage concernant surtout la seconde dose des enfants et des adolescents s’est amélioré au cours des années récentes, mais les couvertures vaccinales, y compris celle des nourrissons, restent néanmoins en deçà du seuil de 95% qui permettrait l’élimination de la maladie". Ils espèrent de l’élargissement des obligations vaccinales permettra d’améliorer les taux de couverture concernant ce vaccin.

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