Les effets des nutriments alimentaires sur les lipides sanguins et la pression artérielle analysés dans 18 pays

05/10/2017 Par Pr Philippe Chanson
Nutrition

La relation entre les nutriments provenant de l’alimentation et les marqueurs de risque cardiovasculaire, et cela dans différentes régions du monde, n’est pas connue.

Dans cette étude, les investigateurs de la Prospective Urban Rural Epidemiology (PURE) Study ont analysé les effets des nutriments alimentaires sur la pression artérielle et les lipides sanguins, deux des plus importants facteurs de risque cardiovasculaire, et cela dans des pays plus ou moins développés. 125 287 participants provenant de 18 pays en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe, en Afrique et en Asie ont été étudiés. La consommation alimentaire habituelle était mesurée au moyen de questionnaires validés. Les participants ont été enrôlés dans l’étude entre janvier 2003 et mars 2013. La consommation totale de graisses et de chaque type de lipides était associée à une concentration supérieure de cholestérol total et de LDL cholestérol mais aussi à une concentration supérieure de HDL cholestérol et d’Apolipoprotéine A1 et à une concentration inférieure de triglycérides avec un rapport cholestérol total / HDL cholestérol inférieur, de même que le rapport triglycérides/HDL cholestérol et le rapport Apo lipoprotéines B / ApoA1 (p < 0.0001). Une consommation importante d’hydrates de carbone était associée à un cholestérol total plus bas, avec un LDL cholestérol plus bas ainsi qu’une Apo B plus basse mais aussi avec un HDL et une ApoA1 plus bas alors que les triglycérides étaient supérieurs comme l’étaient le rapport du cholestérol total / cholestérol HDL, le rapport des triglycérides au HDL et le rapport ApoB/Apo1 (p < 0.001). Les consommations les plus élevées de graisses totales, d’acides gras saturés et d’hydrates de carbone étaient associées à des pressions artérielles supérieures alors que les consommations plus importantes de protéines étaient associées à une pression artérielle plus basse. La substitution d’acides gras saturés par des hydrates de carbone était associée à des effets délétères plus importants sur les lipides alors que la substitution des acides gras saturés par des graisses insaturées améliorait certains facteurs de risque comme le LDL cholestérol et la pression artérielle et semblait aggraver d’autres comme le HDL cholestérol et les triglycérides. Les associations observées entre les acides gras saturés et les événements cardiovasculaires étaient retrouvées dans les modèles d’associations simulées médiées par les effets du rapport ApoB / ApoA1 mais non par les autres marqueurs lipidiques comme le LDL cholestérol. Ces données sont donc concordantes avec les recommandations actuelles visant à réduire les graisses totales et les graisses saturées. La réduction de la consommation d’acides gras saturés et son remplacement par des hydrates de carbone a cependant des effets délétères sur les lipides sanguins. La substitution des acides gras saturés par des graisses insaturées pourrait améliorer certains facteurs de risque et pourrait en aggraver d’autres. C’est probablement le rapport ApoB / Apo1 qui est le meilleur indicateur de l’effet des acides gras saturés sur le risque cardiovasculaire. Parmi les marqueurs testés, il n’est probablement pas judicieux de se polariser sur le LDL cholestérol seul pour évaluer les effets cliniques des nutriments sur le risque cardiovasculaire.

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