DT1 de découverte récente chez l’enfant : le vérapamil pourrait ralentir le déclin de la fonction bêta-cellulaire pancréatique

24/04/2023 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Des études pré-cliniques ont montré que la surexpression de la protéine interagissant avec la thioredoxin induisait une apoptose de la cellule β pancréatique et était impliquée dans la glucotoxicité responsable de la mort des cellules β. Or les inhibiteurs calciques réduisent ces effets et pourraient donc être bénéfiques pour préserver la fonction β-cellulaire chez les patients ayant un diabète de type 1. Pour déterminer les effets du vérapamil sur la fonction β cellulaire pancréatique chez des enfants et des adolescents ayant un diabète de type 1 de diagnostic récent, une équipe américaine a mis en place une étude en double insu, randomisée, menée dans 6 centres aux Etats-Unis avec une randomisation des participants entre 2020 et 2021 et un suivi jusqu’en 2022.

Les participants recevaient soit du vérapamil par voie orale une fois par jour (n = 47), soit du placebo (n = 41). Le critère d’évaluation principal était l’aire sous la courbe du peptide C après un repas test à 52 semaines après le diagnostic de diabète de type 1. Sur les 88 participants, d’âge moyen 12.7 ± 2.4 ans, 36 (soit 41 %) étaient des filles et le temps moyen entre le diagnostic et la randomisation était de 24 ± 4 jours. 83 (soit 94 %) ont fini l’étude. Dans le groupe vérapamil, l’aire sous la courbe moyenne du C-peptide était de 0.66 pmol/ml au début de l’étude et de 0.65 pmol/ml à 52 semaines alors qu’elle était de 0.60 pmol/l au début de l’étude dans le groupe placebo et est passée, dans ce groupe placebo, à 0.44 pmol/ml à 52 semaines. La différence entre les groupes ajustés était de 0.14 pmol/ml (IC 95 % = 0.01 à 0.27 pmol/ml ; p = 0.04). Ceci signifie que le taux de peptide C est 30 % plus élevé à 52 semaines sous verapamil en comparaison du placebo. Le pourcentage de participants qui avaient un pic de peptide C ≥ 0.2 pmol/ml à 52 semaines était de 95 % (41 des 43 participants) dans le groupe vérapamil alors qu’il était de 71 % (27 des 38 participants) dans le groupe placebo. A 52 semaines, l’HbA1c était de 6.6 % dans le groupe vérapamil et de 6.9 % dans le groupe placebo, donnant une différence entre les groupes de -0.3 % (-1 % à + 0.4 %). Huit participants du groupe vérapamil et 8 participants du groupe placebo ont eu des effets secondaires modérés et considérés en relation avec le traitement. En conclusion, chez des enfants et des adolescents ayant un diabète de type 1 de diagnostic récent, le vérapamil préserve de manière très partielle la sécrétion de peptide C stimulé à 52 semaines en comparaison du placebo. D’autres études sont nécessaires afin de déterminer la durabilité au long terme de cette amélioration du peptide C observée au cours de la première année.

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Marc Jouffroy

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