Douleurs chroniques post-césarienne : à ne pas négliger

16/12/2022 Par Marielle Ammouche
Gynécologie-Obstétrique
Une étude est en cours pour évaluer l’impact d’un protocole de Réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC) sur les douleurs chroniques, qui sont fréquentes après ce type d’intervention et peuvent avoir un impact sur la mère et l’enfant.  

 

Les accouchements par césarienne seraient au nombre de 140 000 par an en France. Et dans 10 à 20% des cas, ces interventions chirurgicales seraient à l’origine de douleurs chroniques. Plus précisément, selon la Fondation Apicil, la prévalence des douleurs chroniques post césariennes serait de 18,6% à 3 mois et 12,33% à 6 mois. Leur prise en charge est compliquée car, contrairement aux autres chirurgies, ces douleurs surviennent dans le contexte particulier du post-partum et d’une nouvelle maternité, avec des conséquences majeures sur la mère, l’enfant et la relation mère-enfant.

Ainsi, pour la Fondation, "l’obstétrique diffère des autres spécialités chirurgicales, les femmes qui accouchent par césarienne sont confrontées à la fois aux défis de la récupération post-opératoire et de la maternité. Leur bien-être doit être un élément essentiel de la prise en charge des équipes médicales et paramédicales, à la fois pour permettre l’établissement d’une bonne relation mère-enfant mais également afin d’accompagner la récupération des modifications physiques ayant eu lieu pendant la grossesse". 

C’est pourquoi le programme "ChroCéRAAC" a été mis en place par le centre hospitalier intercommunal Toulon - La Seyne-sur-Mer, avec le soutien financier de la Fondation Apicil. L’objectif est d’évaluer l’incidence des douleurs chroniques post-césariennes programmées sous rachianesthésie dans le cadre d’un protocole de Réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC) à 3 et 6 mois. 

Ce protocole RAAC, qui vise à favoriser le rétablissement précoce, a été mis en place, pour la césarienne, à partir de 2018. Différentes études ont permis de prouver son efficacité concernant : la diminution de la morbidité post-opératoire, des scores de douleur aiguë et de la consommation morphinique, de la durée de séjour et le coût financier. En revanche, son impact sur les douleurs chroniques post-chirurgicales (persistantes au bout de 2 mois, sans autre cause) n’a pas encore été bien évalué.  

Parmi les objectifs secondaires, l’étude vise aussi à préciser le type et l’importance de la douleur, évaluer son retentissement sur les activités quotidiennes, mais aussi évaluer le taux d’adhésion au protocole de RAAC des équipes soignantes.  

L’étude a débuté en juin à Toulon et s’étend depuis mars 2022 à Marseille. Elle doit durer 2 ans. "Depuis juillet 2021, nous avons inclus plus de la moitié des patientes prévues dans le protocole, soit 170 patientes, dans les maternités de l’hôpital Sainte Musse à Toulon et de l’hôpital Nord à Marseille. Nous devons atteindre 283 patientes d’ici juillet 2023 pour répondre aux objectifs de la recherche", a précisé Sophie Lafond, cheffe de projet à la délégation à la recherche clinique et à l’innovation du centre hospitalier intercommunal de Toulon - La-Seyne-sur-Mer. 

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A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

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