Diabète de type 2 : les inhibiteurs de DPP4 associés à une hausse du risque de maladie inflammatoire digestive

29/03/2018 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie

On s’interroge sur les effets de l’enzyme dipeptidyl-peptidase-4 (DPP4) dans les maladies auto-immunes comme les maladies inflammatoires digestives. En effet, dans des modèles de souris développant une pathologie inflammatoire digestive, le traitement par les inhibiteurs de DPP4 pourrait réduire l’activité de la maladie. A l’inverse, des données cliniques indiquent que les patients ayant des pathologies inflammatoires digestives ont des concentrations de DPP4 inférieures à celles de témoins sains. Comme il n’y a pas d’étude d’observation analysant l’association entre l’utilisation des inhibiteurs de DPP4 et l’incidence des maladies inflammatoires digestives, une équipe de Montréal a utilisé les données d’une étude de cohorte menée dans 700 cabinets de médecine générale dans le cadre de la base de données United Kingdom Clinical Practice Research Datalink. La cohorte comportait 141 170 patients de plus de 18 ans qui avaient démarré des antidiabétiques entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2016 et dont le suivi allait jusqu’au 30 juin 2017. Au cours des 552 413 personnes/année de suivi, 208 épisodes de pathologie inflammatoire digestive sont survenus donnant un taux d’incidence brut de 37.7 (IC 95 % = 32.7 à 43.1) pour 100 000 personnes/année. Globalement, l’utilisation des inhibiteurs de DPP4 est associée à une augmentation du risque de pathologie inflammatoire digestive (53.4 vs 34.5 pour 100 000 personnes/année), donnant un hazard ratio de 1.75 (1.22-2.49). Le risque augmentait de manière graduelle avec la durée de l’utilisation, le pic étant atteint après 3 à 4 années d’utilisation (hazard ratio = 2.90; 1.31 à 6.41) puis diminuait après 4 ans d’utilisation (1.45 ;0.44 à 4.76). Ces données étaient confirmées par plusieurs analyses de sensibilité. Il s’agit donc de la première étude de population dans laquelle l’utilisation des inhibiteurs de DPP4 est associée, chez les diabétiques de type 2, à une augmentation du risque de maladie inflammatoire digestive. Bien évidemment, ces données doivent être répliquées mais il est important que les médecins connaissent cette potentielle association.

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