Des progrès à faire dans la diversité des orateurs invités dans les congrès médicaux : l’exemple de l’endocrinologie

27/06/2022 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
La promotion de la diversité et l’inclusion dans le monde médical a des bénéfices importants, en particulier elles favorisent une réduction de l’inégalité de soins et l’amélioration des complications et de la satisfaction dans les groupes minoritaires et dans les groupes de patients vulnérables. De plus, des équipes médicales académiques plus diverses sont plus à même de favoriser les approches plus holistiques et inclusives dans la formation des médecins et leur éducation, dans la recherche clinique et la pratique.

  On sait que les congrès médicaux sont importants pour la formation médicale et le développement de carrière des orateurs. Afin d’évaluer la diversité de genre et la localisation géographique des orateurs invités dans différents congrès d’endocrinologie nationaux et internationaux se tenant chaque année en Europe et en Amérique du Nord, une étude descriptive des caractéristiques des orateurs invités a été menée entre 2013 et 2019. Sur les 2 375 orateurs invités qui ont donné 3 522 présentations, 843, soit 35.5 % étaient des femmes. 594 (soit 25 %) des orateurs ont donné plus d’une présentation à une conférence. La proportion des femmes oratrices diminuait avec le nombre de présentations quand le nombre de présentations par orateur augmentait. Parmi les orateurs ayant fait 2 présentations, 36 % étaient des femmes alors que parmi les orateurs ayant donné 7 présentations, 20 % seulement étaient des femmes. 52.9 % des orateurs venaient d’institutions nord-américaines et 25.6 % venaient d’institutions d’Europe occidentale. Moins de 5 % des orateurs venaient d’Europe orientale, d’Asie, d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Océanie. La proportion d’oratrices qui étaient des femmes et qui venaient de chaque zone géographique est restée inchangée sur les 7 années. Jusqu’à 1/3 des orateurs ont donné plus d’une présentation lors d’une conférence (9.9 à 32.2 %). En conclusion, les femmes et les orateurs venant d’institutions situés en dehors des Etats-Unis et d’Europe occidentale sont sous-représentés parmi les orateurs invités dans les congrès importants d’endocrinologie. Les données longitudinales indiquent qu’il n’y a pas eu de changement dans les caractéristiques des orateurs au cours du temps. Cette sous-représentation est plus marquée chez les orateurs qui donnent des présentations répétées à l’occasion d’un même congrès.

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