Corticosurrénalome malin localisé : on peut l’enlever par coelioscopie, mais en centre expert

26/10/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Un des problèmes posés par la chirurgie des corticosurrénalomes malins est de pouvoir les retirer en totalité et sans faire essaimer de la tumeur dans la cavité abdominale au moment de l’exérèse. C’est la raison pour laquelle on a longtemps rechigné à proposer une exérèse par voie coelioscopique en cas de corticosurrénalome malin, lui préférant la voie ouverte. Le but de l'étude était de comparer les résultats à long terme des patients atteints de corticosurrénalome malin (CSM) localisé, soumis à une chirurgie ouverte ou coelioscopique. Cette étude rétrospective a inclus 46 patients ayant un CSM (stade ENSAT I à III), dont 23 ont eu une chirurgie ouverte, tandis que 23 ont été soumis à une surrénalectomie coelioscopique. Les principaux résultats analysés dans l'étude étaient les différences entre les groupes en termes de survie sans récidive (SSR) et de survie globale (SG). Les patients du groupe chirurgie ouverte avaient des tumeurs plus grosses (120 [70-250] mm vs 75 [26-110] mm; P <.001), un indice Ki-67 plus élevé (16 [1-65]% vs 10 [1- 25]%; P = 0,04) et un stade de la maladie plus élevé (P = 0,01) par rapport aux patients du groupe coelioscopie. La durée médiane de suivi des patients ayant bénéficié d’une chirurgie ouverte était de 51 (12-174) mois ; elle était de 53 (5-127) mois pour ceux qui avaient eu une coelioscopie. Huit patients (5 chirurgies ouvertes et 3 coelioscopies) ont eu une récidive de la maladie, tandis que six patients (trois de chaque groupe) sont décédés au cours du suivi. Aucune différence de récidive ou de survie globale n'a été trouvée entre les patients ayant subi une chirurgie ouverte ou coelioscopique. En conclusion, chez les patients présentant un corticosurrénalome malin localisé et sans invasion des tissus extra-surrénaliens, la coelioscopie est une option de traitement parfaitement acceptable. Cependant, les résultats sont limités aux centres de référence ayant une grande expérience dans la prise en charge des patients atteints de ces tumeurs et ne s'appliquent pas nécessairement aux centres non spécialisés.

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