Asthme: des clés pour améliorer le contrôle de la maladie

30/01/2018 Par Marielle Ammouche
Pneumologie

L’inobservance thérapeutique et la mauvaise utilisation des inhalateurs sont des causes majeures d’échec du traitement.

L’asthme touche aujourd’hui 3,5 millions de Français. Sa prévalence est estimée chez l’adulte à 7 à 8 %, et chez l’enfant à 10 à 15 % (Irdes 2011). Elle est en constante augmentation. Des progrès majeurs ont été accomplis ces dernières années dans la compréhension de la physiopathologie de l’asthme, et de son hétérogénéité. Cependant, par certains aspects, la prise en charge de la maladie piétine : "les piétinements, c’est le constat que plus de deux tiers des patients asthmatiques restent mal contrôlés, que la mortalité stagne depuis 10 ans, malgré une prise en charge standardisée fondée sur l’augmentation par paliers des traitements inhalés", affirme ainsi le Pr Camille Taillé (hôpital Bichat, Paris) dans un éditorial d’un dossier de La Revue du Praticien consacré à cette pathologie (Novembre 2017 ; Vol 67 : p 961). Pour améliorer le contrôle de l’asthme, la vérification de la bonne observance est indispensable : "La mauvaise prise du traitement par inobservance thérapeutique ou mauvaise utilisation des inhalateurs est une cause majeure d’échec du traitement de l’asthme", insiste Laurent Meslin et Cécile Chenivesse (Lille), dans ce même dossier de la Revue du Praticien (Novembre 2017 ; Vol 67 : p 976-80). Les études montrent, en effet que plus de 80 % des patients souffrant d’asthme difficile prennent leur traitement de façon aléatoire. Et en particulier, en cas d’asthme difficile, la corticothérapie orale n’est prise que par 50 % des patients ayant une prescription (Gamble J, et al. Am J Respir Crit Care Med 2009;180:817-22). Les techniques de prise sont aussi souvent non optimales : plus de 50 % des patients ayant un asthme difficile commettent aini des erreurs majeures dans la manipulation de leurs dispositifs d’inhalation. Une étude récente (Revue française d’allergologie 2005; 55 (3) :258) confirme cette tendance, évaluant à 30% globalement la part de patients asthmatique ne prenant pas tout leur traitement. Des objets connectés Différents questionnaires existent pour évaluer l’observance des patients asthmatique à leur traitement. Et afin d’optimiser la prise en charge, de nouveaux outils se développent. Ainsi, pour les traitements inhalés, il existe maintenant des appareils de décompte des doses et des objets connectés enregistrant les prises. Et, concernant les techniques de prises, des vidéos illustrant l’utilisation de chaque dispositif d’inhalation sont en libre accès sur le site de la Société de pneumologie de langue française (SPLF).

SAS : accepterez-vous de partager votre agenda ?

Pierre Nevians

Pierre Nevians

Non

A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

0 commentaire