"Pas encadré, pas formé" : les carabins se mobilisent contre l'année d'internat "en autonomie"

13/06/2019 Par Aveline Marques
Hors de question d'être privé d'une année de formation pour servir de bouche-trous dans les déserts. Remontés à bloc contre un amendement du Sénat instaurant une année "de pratique en autonomie", les étudiants en médecine ont lancé une contre-offensive sur les réseaux sociaux.

"Formation bradée, patients mal soignés !" C'est le message que tentent de faire passer les carabins depuis le vote au Sénat, la semaine dernière, d'un amendement au projet de loi de santé transformant la dernière année du DES de médecine générale (et autres spécialités listées par décret) en année "de pratique ambulatoire en autonomie", réalisée "en priorité" dans les zones sous-denses. Approuvé à une écrasante majorité par les parlementaires, le dispositif vise à "déployer plusieurs milliers professionnels de santé dans les territoires sous-dotés". Mais pour les internes et les doyens, il revient à priver les étudiants de deux stages formateurs, à les exposer au "stress" d'être livrés à eux-mêmes une année trop tôt et à proposer une offre de soins low cost dans les déserts.

Alors que la mesure doit encore être approuvée en commission mixte paritaire, le 20 juin, l'Anemf, l'Isni et l'Isnar-IMG mobilisent leurs troupes sur les réseaux sociaux derrière le hashtag #PasEncadréPasFormé.

Les carabins peuvent compter sur le soutien de la ministre, qui avait donné un avis défavorable à cet amendement. Pour la ministre de la Santé, cela reviendrait "à imposer, la dernière année, un modèle de quasi-exercice""Il faut rendre les territoires attractifs plutôt que de les imposer aux étudiants", a-t-elle insisté.

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