Un premier essai clinique national lancé contre le coronavirus

12/03/2020 Par François Mallordy
Recherche
20 projets de recherche, dont un essai clinique thérapeutique concernant 800 patients français et 3200 patients européens, ont été sélectionnés par le consortium de recherche sur les maladies émergentes REACTing, a annoncé le 11 mars la ministre de la Recherche Frédérique Vidal lors d’une conférence de presse.

Frédérique Vidal a annoncé mercredi 11 mars au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche la sélection par le conseil scientifique de REACTing de 20 projets de recherche pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Elle était accompagnée à cette occasion des Prs Yazdan Yazdanpanah (directeur de REACTing), Jean-François Delfraissy (président du comité scientifique de REACTing) et Gilles Bloch (PDG de l’Inserm). Le consortium d’équipes de recherche REACTing, chapeauté par l’Inserm, a pour but de coordonner la recherche contre les maladies infectieuses émergentes. Parmi les 20 projets choisis sur les 33 soumis à REACTing, un premier essai clinique thérapeutique national contre SARS-CoV-2. Cet essai clinique sera mené sur 800 patients français atteints d’une forme grave de Covid-19, et s’intègrera à un essai clinique européen encadré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui concernera en tout 3200 personnes. Il sera lancé « d’ici le début de la semaine prochaine » d’après le Pr Yazdan Yazdanpanah. La stratégie est de tester le repositionnement de trois médicaments : le remdesivir (Gilead), un antiviral expérimental initialement développé contre Ebola, Kaletra (association lopinavir/ritonavir, AbbVie), une association de deux antirétroviraux prescrits contre le VIH, et l’association Kaletra/interféron-bêta (Merck). Ces trois molécules et un traitement purement symptomatique (oxygène, ventilation) seront testés de manière randomisée sur les 800 patients. La chloroquine n’a pas été retenue dans un premier temps, en raison de « problèmes d’interactions médicamenteuses en réanimation et d’effets secondaires », a indiqué le directeur de REACTing. Mais elle pourrait être « rajoutée à l’avenir » à l’expérience si son efficacité est prouvée. La rapidité d’obtention de résultats dépendra de l’efficacité des médicaments à l’essai. La plus-value de cette étude ? Le test de plusieurs médicaments potentiels à la fois, afin d’avoir plus de chance de trouver un traitement.  

Le consortium REACTing a sélectionné des projets très variés qui sont « des priorités de la recherche » contre le virus, d’après le Pr Yazdan Yazdanpanah : recherche sur « l’histoire naturelle » du virus, son épidémiologie, les moyens de diagnostics, les thérapies potentielles, mais aussi sur la réponse politique à l’épidémie. A cette occasion, le professeur a rappelé que « les projets de recherche ne vivent pas seuls ; leur transversalité est essentielle ». Le président du comité scientifique de REACTing, Pr Delfraissy, a indiqué que le parti pris du consortium avait été de « ne pas financer de projets vaccinaux » par réalisme, ce type de projet relevant plus d’un « niveau international » de lutte contre le virus.

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