Il avait placé sous "emprise mentale" trois femmes, dont l'une était atteinte d'un cancer. Philippe Lamy, ex-gérant d'un club libertin en Gironde, a été condamné à quatre ans de prison ferme. Philippe Lamy, ex-gérant d'un club libertin à Listrac-Médoc, en Gironde, a été condamné en correctionnelle ce mercredi à cinq ans de prison dont un avec sursis pour "abus de faiblesse, agressions sexuelles et exercice illégal de la médecine". Il a été reconnu coupable d'avoir placé sous "emprise mentale" trois femmes, dont l'une atteinte d'un cancer. La présidente du tribunal a décrit le "même processus d'emprise" et d"esclavagisme" infligé, entre septembre 2012 et juin 2014, à ces femmes malades et vulnérables. L'une était traitée pour un cancer de la thyroïde et les deux autres pour dépression au moment des faits. Sang de poulet et rapport sexuels forcés "Gélules magnétisées", "sang de poulet", séances de spiritisme assorties de"rapports sexuels forcés", "isolement des victimes", le prévenu a suivi, selon les témoignages concordants de ses accusatrices, le même mode opératoire pour chacune d'elles. Sa "stratégie" consistait à s'immiscer dans leur vie jusqu'à en prendre totalement le contrôle, ont-elles expliqué. La première raconte comment, "au départ, elle est séduite et lui fait confiance". Mais"ensuite, ça s'est dégradé". Elle décrit dans le détail des rapports sexuels particulièrement violents."Je conteste! C'était une relation naturelle, un jeu de rôles", lance Philippe Lamy. Persuadée de suspendre son traitement contre le cancer Sa deuxième victime explique devant les juges comment le "gourou" l'a persuadée de suspendre son traitement contre le cancer au point de mettre sa vie en danger. Elle évoque les humiliations sexuelles et la vente de sa maison sous la pression du magnétiseur: "J'étais devenue une marionnette." Philippe Lamy, lui, assure qu'il y avait un "amour réciproque" entre eux. La victime proteste: "Il n'y avait pas du tout d'amour", "j'étais terrorisée, sous-alimentée et épuisée par la maladie. Ce personnage ne doit plus être dehors". La troisième victime évoque en pleurs sa tentative de suicide après "l'enfermement", les violences physiques jusqu'à "l'étranglement" et la rupture forcée avec ses enfants que l'accusé lui inflige entre 2012 et 2014. Guy Veillon, ostéopathe et compagnon de la victime, lui, est cité à la fois comme victime du "gourou" et co-prévenu pour avoir commandé pour Lamy, les gélules censées guérir ses "patientes". Il affirme avoir agi sous "son emprise mentale". "Petit à petit, Lamy a pris de plus en plus de place", "moins j'avais de discernement, plus je m'enfonçais". Le tribunal a relaxé Guy Veillon contre lequel le procureur avait requis huit à dix mois de prison avec sursis. [Avec AFP]
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