Un ex-bijoutier devenu acupuncteur condamné pour exercice illégal de la médecine

08/12/2017 Par Aveline Marques
Faits divers / Justice

Durant trois ans, ce "praticien en médecine chinoise" de Coubon (Haute-loire) a encaissé pour 73 000 euros de consultations d'acupuncture non déclarées.

"Au début j'ai pris en charge quelques voisins. Et puis il y a eu un effet boule de neige, et je n'ai plus pensé à déclarer", relate le sexagénaire auvergnat à la barre du tribunal correctionnel du Puy-en-Velay, le 21 novembre. Bijoutier à la retraite, il est poursuivi pour travail dissimulé et exercice illégal de la médecine. De 2013 à 2016, il a accumulé quelque 73.000 euros de consultations d'acupuncture, non déclarées. S'il admet la fraude fiscale, l'acupuncteur se défend d'avoir exercé illégalement la médecine française. Il se présente comme un "praticien en médecine chinoise". "J'ai passé un diplôme dans une école de médecine chinoise à Lyon, auprès d'un professeur très réputé", se justifie-il. "Dans vos brochures publicitaires, vous vous présentez comme médecin traditionnel chinois, et prétendez pratiquer des soins énergétiques. Ça n'évoque pas la médecine tout ça?", relève le juge. "Dans médecine chinoise, il y a médecine. On ne parle pas de macramé ou de tennis de table", tacle la substitut du procureur, qui rappelle la jurisprudence de la Cour de cassation : "la pratique habituelle de l'acupuncture, tant à raison du diagnostic qu'elle implique que des moyens qu'elle utilise et des réactions organiques qu'elle est susceptible d'entraîner, constitue un acte médical dont la pratique est réservée aux docteurs en médecine". "En France, de nombreuses personnes qualifiées de rebouteux, ou barreurs de feu, pratiquent leur activité. Les poursuit-on pour autant ? Dans les faits, beaucoup de praticiens proposent une médecine douce comme mon client. Et une chose est claire : il n'a jamais prétendu exercer la médecine française", plaide l'avocat de la défense. "Mon but était juste de soulager mes contemporains", assure le retraité. Le tribunal l'a condamné le 28 novembre à une peine de 10 mois de prison avec sursis et à 7000 euros d'amende. [avec zoomdici.fr et lamontagne.fr]

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Marc Jouffroy

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