Un médecin de l'AP-HM sommé de s'expliquer avec la direction sur ses propos sur la faible létalité du Covid

06/11/2020 Par Aveline Marques
Soutenu par le Pr Raoult, le Dr Louis Fouché a été entendu jeudi 5 novembre par la direction de l'AP-HM, qui lui a demandé de s'expliquer sur ses propos "rassuristes".

Anesthésiste-réanimateur à l'hôpital de la Conception, à Marseille, le Dr Louis Fouché est le fondateur du collectif Réinfo Covid, qui réunit plusieurs centaines de médecins, soignants et chercheurs. Fin septembre, ce collectif a signé une tribune sur Mediapart, dont Egora s'est fait l'écho, pour dénoncer les décisions jugées "disproportionnées", et délétères, prises par le Gouvernement dans la lutte contre le Covid. Très critique sur l'utilité du confinement, le médecin estime qu'il faudrait plutôt cibler les populations à risque, en leur distribuant des masques FFP2. Il remet par ailleurs en cause la létalité du virus, qu'il estime surestimée dans les hôpitaux. "On fait semblant que ça tomber sur n'importe qui, ce n'est pas vrai", déclare-t-il à France 3, tout en niant pas les tensions dans les services de réanimation. "Sur les 470 malades en réanimation en PACA, il y en a moins de 20 qui ont moins de 50 ans."

Jeudi 5 novembre, le Dr Fouché était convié -et non "convoqué", assure l'AP-HM- à un échange avec le directeur de la CME de l'AP-HM, le Dr Dominique Rossi, et le directeur général, Jean-Olivier Arnaud. L'AP-HM a indiqué dans un communiqué transmis à France 3 qu'elle "a souhaité rencontrer le Dr Fouché pour des échanges ouverts en vue d’éclairer le rôle de chacun", dans un contexte "de très grandes tensions sur (ses) capacités d’accueil de tous les patients Covid et non Covid et alors que la charge de travail qui pèse sur (ses) équipes est de plus en plus lourde". L'institution hospitalière a rappelé que les 16 000 membres de son personnel "bénéficient dans le cadre privé de la même liberté d’expression que tout citoyen", qui doit néanmoins s'exercer "dans le respect des missions et des obligations du service public hospitalier". "Un peu inquiet" de ce rendez-vous, alors que plusieurs des membres du collectif auraient été selon ses dires mis à pied par leur direction, le jeune praticien avait invité ses partisans à un rassemblement de soutien devant les locaux. [avec France 3]

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