Vaccination : Les infirmières dénoncent un détournement de leur patientèle par les pharmaciens

30/11/2023 Par Marion Jort
Paramédicaux
La Fédération nationale des infirmières (FNI) affirme dans un communiqué que 18% des patients se font vacciner en officine après la délivrance de leur dose. “L’infirmière mobilise de son temps pour réaliser la prévention à la vaccination et l’acte de prescription auprès de sa patientèle, parfois sans contrepartie puisqu’elle ne réalise finalement pas l’injection”, regrette-t-elle.  

 

“La prescription des vaccins par les Idel, c’est pas pour des prunes !”, dénonce la FNI dans un communiqué publié ce jeudi 30 novembre. Le syndicat pointe du doigt un “glissement de leur patientèle éligible vers l’officine alors qu’elles ont effectué tout le travail de prévention en amont”.  

Elle a ainsi sondé ses adhérentes sur les freins au développement de la vaccination dans les cabinets libéraux. Il en ressort, en premier lieu, que “beaucoup de patients orientés vers la pharmacie afin de récupérer leurs doses de vaccins étaient finalement vaccinés à l’officine” sans repasser par leur Idel. La FNI regrette que les infirmières “mobilisent du temps pour réaliser la prévention à la vaccination et l’acte de prescription auprès de sa patientèle, parfois sans contrepartie puisqu’elle ne réalise finalement pas l’injection”. Elle déplore par ailleurs qu’il n’existe pas de tarif spécifique à la cotation, d’un acte de prescription isolé. “Cela revient dans la plupart des cas à travailler gratuitement”, affirme-t-elle.  

Ainsi, calcule le syndicat, seuls 11,8% des patients reviendraient se faire vacciner par leur Idel après la délivrance de la dose en pharmacie. Dans 70,1% des cas, souligne-t-elle aussi, le patient recevrait la dose “parfois à l’officine”. Enfin, 18,1% sont “systématiquement” vaccinés en pharmacie.  

La FNI demande donc la création d’une cotation spécifique “permettant d’isoler et de rémunérer l’acte de prescription de la vaccination par l’Idel, qui permettra de valoriser le travail de prévention réalisé par l’Idel en amont de l’injection” ainsi que “la possibilité de disposer d’un stock de doses de vaccin au cabinet infirmier”. “La fuite de patients vers l’officine, qui est aujourd’hui le passage obligatoire pour la délivrance des doses, serait ainsi limitée et les parcours patients fluidifiés afin d’améliorer la couverture vaccinale”, estime-t-elle.  

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Pierre Nevians

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A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

31 commentaires
Photo de profil de Francois Cordier
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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 7 mois
Et bientôt, les pharmaciens viendront se plaindre que le plombier (expert en hydraulique et en haute pression) ou la couturière (experte en piqûres) leur détournent leur clientèle . . . Cette affair...Lire plus
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154 points
Médecins (CNOM)
il y a 7 mois
Le pharmacien vend le vaccin, donc il est gratifié pour la vente du vaccin. Ensuite il vaccine pour un acte coté 7 ,50 euros. (cf AMELI) Et bien évidemment, il conseillera un traitement par vitamin...Lire plus
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241 points
Débatteur Renommé
Infirmiers
il y a 7 mois
Les patients disent qu'ils se sont fait vacciner à la pharmacie parce que : 1. c'est plus pratique pour eux 2. "on me l'a proposé alors j'ai dit oui" 3." je ne savais pas que vous (médecin ou IDEL...Lire plus

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