Tests antigéniques : les pharmaciens et infirmiers autorisés à faire un "diagnostic", s'alarme le SML

20/11/2020 Par Aveline Marques
Paramédicaux Pharmaciens
L'arrêté publié mardi 17 novembre au Journal officiel ne se contente pas de revoir les indications des tests antigéniques. Il permet également aux pharmaciens et infirmiers de juger de leur pertinence "dans le cadre d'un diagnostic", notamment pour les patients asymptomatiques. Pour le SML, une ligne rouge a été franchie.
 

"Ni les pharmaciens, ni les infirmiers, malgré le caractère très respectable de ces deux professions, n’ont les compétences médicales leur permettant de poser un diagnostic", s'insurge le SML dans un communiqué du 19 novembre. En cause, l'arrêté du 16 novembre sur le dépistage par tests antigéniques. Le texte mentionne que ce type de test peut être utilisé "dans le cadre d'un diagnostic individuel réalisé par le médecin, le pharmacien d'officine ou l'infirmier prenant en charge l'intéressé". Les tests antigéniques sont prioritairement réservés aux patients symptomatiques mais "à titre subsidiaire, lorsque les professionnels de santé mentionnés au premier alinéa du présent 1° l'estiment nécessaire dans le cadre d'un diagnostic, ces tests peuvent être utilisés pour des personnes asymptomatiques, à l'exclusion des personnes contacts et des personnes identifiées au sein d'un cluster". "Le SML s’élève contre la reconnaissance implicite accordée aux pharmaciens et infirmiers d’établir un diagnostic, qui plus est sur des personnes asymptomatiques". Le syndicat, qui a alerté l'Ordre, rappelle que le diagnostic "relève des compétences exclusives du médecin" et que cette mesure constitue "un précédent dangereux pour la santé publique".

Interrogé par Egora sur la question, le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, fait également part de ses craintes concernant l'utilisation de tests antigéniques chez des patients asymptomatiques étant donné le risque important d'avoir des faux négatifs. "Se pensant négatifs, ils vont aller contaminer leurs proches fragiles", alerte le généraliste, qui demande à ce que le médecin traitant soit systématiquement informé des résultats des tests réalisés par les autres professionnels de santé, de façon à pouvoir voir le patient.

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