Surchargé, près d'un médecin traitant sur deux ne prend plus de nouveaux patients

21/11/2019 Par Louise Claereboudt
Patients
Une enquête de l'UFC-Que Choisir publiée jeudi 21 novembre et menée auprès de 2.770 généralistes montre que 44% d'entre eux refusent de prendre de nouveaux patients en tant que médecins traitants. 
 

Alors que les députés doivent bientôt plancher sur la lutte contre les déserts médicaux, l'UFC-Que Choisir alerte les pouvoirs publics après la publication des résultats de son enquête réalisée auprès de 2.770 généralistes dans 78 départements. Les résultats publiés dans le magazine Que Choisir de décembre 2019 sont pour le moins sans appel : 44% des praticiens interrogés déclarent qu'ils n'acceptent plus de nouveaux patients en tant que médecins traitants. Et 9% supplémentaires ont déclaré qu'ils préféraient d'abord rencontrer le patient avant de se décider. "Comment s’étonner dès lors que près d’un Français sur dix n’ait pas de médecin traitant déclaré ?" s'interroge l'association de consommateurs dans un communiqué, diffusé jeudi 21 novembre.

Pour la plupart d'entre eux (71%), cette décision est liée à une patientèle déjà trop nombreuse et à une surcharge de travail. 14% des médecins généralistes sondés indiquent, quant à eux, qu'ils refusent de prendre de nouveaux patients du fait de leur départ prochain à la retraite.   La France périphérique, particulièrement touchée par les refus L'enquête révèle par ailleurs de grandes disparités entre les territoires. Certains sont en effet nettement moins bien lotis que d'autres en matière de disponibilités. Si moins de 20% des médecins refusent de nouveaux patients dans le Bas-Rhin, la Meurthe-et-Moselle et les Pyrénées-Atlantiques, le taux de refus atteint 70% dans l'Allier, 78% en Charente et jusqu'à 86% en Seine-et-Marne. Plus étonnant, les résultats indiquent que...

la France périphérique des communes moyennes est la plus concernée par ces difficultés. Les communes de moins de 3.000 habitants possèdent en effet un taux de refus de 33% et les villes de plus de 100.000 habitants de 34%, tandis que celles comprises entre 10.000 et 100.000 âmes voient leur taux dépasser les 50%. Pour l'UFC-Que Choisir, cela peut s'expliquer par le fait que les généralistes des villes situées en zones rurales, généralement sous-dotées, ont plus de réticence à refuser des patients, sachant que ceux-ci n'ont pas d'alternatives. Les refus sont effectivement moins nombreux quand l'offre de médecins généralistes est nettement insuffisante (39% en moyenne) que dans les zones où la densité est dans la moyenne (46%). "À l’inverse, dans les déserts médicaux des villes moyennes, la présence de confrères, bien qu’en nombre insuffisant pour répondre aux besoins de la population, semble déculpabiliser les praticiens, qui refusent plus largement de nouveaux patients", écrit l'association qui dénonce une "mauvaise répartition des médecins sur le territoire du fait d’une liberté totale d’installation".

L'association des consommateurs appelle ainsi les députés à adopter, la semaine prochaine, la proposition de loi contre la désertification médicale et pour la prévention qui, "par l'instauration d'un conventionnement territorial des médecins, amènerait les professionnels de santé à exercer là où sont les besoins de la population". L'UFC-Que Choisir demande également à Agnès Buzyn, ministre de la Santé, de "mettre fin à la pénalisation financière des usagers sans médecin traitant" et "d'organiser d'urgence un système de désignation d'un médecin traitant à chaque usager qui en fera la demande".

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