Un traitement substitutif par testostérone semble réduire le risque d’événements cardiovasculaires chez les hommes ayant un déficit en androgènes

04/05/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

La sécurité du traitement substitutif par testostérone en termes d’événements cardiovasculaires reste un sujet controversé au vu de publications récentes. Afin de mieux connaître l’association entre le traitement substitutif par la testostérone et les problèmes cardiovasculaires chez les hommes ayant un déficit androgénique, une étude de cohorte rétrospective a été conduite dans un système intégré de prise en charge des soins de santé aux Etats-Unis. Des hommes ayant au moins 40 ans, qui avaient un déficit androgénique soit du fait d’un diagnostic codé comme tel, soit une testostérone le matin < 3 ng/ml, ont été inclus. La cohorte comportait 8 808 hommes qui avaient, un jour ou l’autre, eu un traitement par de la testostérone (âge moyen 58.4 ans dont 1.4 % avaient des antécédents cardiovasculaires) et 35 527 hommes (80.2 %) qui n’avaient jamais reçu de testostérone (âge moyen = 59.8 ans dont 2 % avaient des antécédents cardiovasculaires). La médiane de suivi a été de 3.2 années avec un intervalle inter-quartile de 1.7 à 6.6 ans dans le groupe n’ayant jamais reçu de testostérone versus 4.2 (2.1-7.8 ans) dans le groupe traité par testostérone. Les taux d’événements cardiovasculaires ont été de 23.9 pour 1000 personnes/année dans le groupe n’ayant jamais reçu de traitement par la testostérone et de 16.9 pour 1000 personnes/année dans le groupe ayant reçu un traitement par testostérone. Le hazard ratio ajusté pour la survenue d’un événement cardiovasculaire dans le groupe traité par testostérone était de 0.67 (IC 95 % = 0.62-0.73). Des résultats similaires ont été observés lorsque le critère d’évaluation était restreint aux événements cérébraux vasculaires (HR = 0.72 ; 0.62-0.84) et aux événements cardiaques (HR = 0.66 ; 0.60-0.72). En conclusion, selon cette étude rétrospective de cohorte, chez les hommes ayant un déficit androgénique, les prescriptions de testostérone sont plutôt associées à une réduction du risque d’événement cardiovasculaire sur un suivi médian de 3.4 années.

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