Il faut pérenniser les Centres douleur, alerte l’Académie

16/10/2018 Par Marielle Ammouche
Algologie
La douleur constitue le premier motif de consultation en médecine générale. Ainsi, on estime qu’actuellement près de 20 millions de Français (environ 30 % de la population adulte) souffrent de douleurs chroniques et prennent quotidiennement au moins un antalgique depuis plus de 6 mois.

"La France a été l’un des premiers pays déterminés à lutter contre la douleur chronique", rappelle l’Académie nationale de médecine, qui vient de publier un rapport sur ce sujet, avec notamment la mise en place de 3 plans gouvernementaux. "Toutefois, l’état actuel fait apparaître de réelles menaces sur la prise en charge des malades douloureux chroniques", alertent les auteurs de ce document. Ceci en raison principalement de l’évolution de la démographie médicale dans ce domaine. En effet, dans un avenir proche de nombreux médecins spécialisés, exerçant dans l’une des 273 “structures spécialisées douleur chronique” (SDC, 67 centres et 206 consultations) vont partir à la retraire, et risquent de ne pas être remplacés. Une enquête de 2015 avait ainsi calculé que 50% des "équivalent temps plein" de ces SDC sont partis ou partiront à la retraite entre 2015 et 2025. Et sur la même période, 16 SDC étaient en danger de fermeture. Or le nombre de consultations augmente continuellement. Actuellement, le délai d’attente est de l’ordre de 3 mois. Dans ce contexte, l’Académie nationale de médecine recommande de consolider l’existence des 273 SDC pour les années à venir ; et de veiller au renouvellement des équipes par des médecins ayant reçu une formation spécialisée transversale (FST) "Médecine de la douleur", en plus de leur Diplôme d’études spécialisées (DES) d’origine. Ils proposent de désigner, au sein de chaque faculté de médecine, un "coordinateur universitaire douleur" rattaché à la sous-section "Thérapeutique-médecine de la douleur" du Conseil national des Universités ou à une des grandes disciplines universitaires concernant la douleur. Pour améliorer la prise en charge de la douleur de façon plus générale, les académiciens suggèrent de faciliter l’accès à des formations complémentaires sur les nouvelles approches non médicamenteuses, technologiques et psycho-sociales, en plus de l’indispensable formation initiale de tous les médecins et soignants. Enfin, ils souhaitent renforcer la recherche clinique et fondamentale translationnelle "par la mise en place de choix stratégiques, politiques et organisationnels".

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Angélique Zecchi-Cabanes

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