Ce traitement, qui cible l’interleukine-1, possède en effet un mécanisme d’action qui semble répondre à la physiopathologie de l’orage cytokinique, et il a une cinétique d’action rapide, adaptée aux formes cliniques d’évolution ultra-rapide de la maladie. Réalisée par le groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, cette étude a comparé l’administration d’anakinra pendant 10 jours chez 52 patients atteints d’une forme grave de Covid-19, à un groupe contrôle composé de 44 patients. Les résultats ont montré une réduction statistiquement significative du risque d’évolution péjorative sous biothérapie. Ainsi, 25% des patients traités avec l’anakinra ont dû être transférés en réanimation ou sont décédés, contre 72,7% dans le groupe contrôle. Par ailleurs, d’autres bénéfices médicaux sont apparus pour le groupe recevant de l’anakinra, avec une diminution rapide des besoins en oxygène, observée au bout de 7 jours de traitement. « En l’absence d’accès à des essais thérapeutiques incluant des médicaments immunomodulateurs pour nos patients, la décision que nous avons prise de proposer l’anakinra, selon des critères de gravité décidés de manière consensuelle et a priori, a rapidement changé le visage de la maladie en salle. Le bénéfice était "palpable" au quotidien », souligne le Pr Jean-Jacques Mourad, chef du service de médecine interne, de l’hôpital St Joseph. « Les résultats de notre étude suggèrent que l’anakinra est un traitement efficace dans la phase hyper-inflammatoire du Covid-19, situation qui comporte un risque élevé de transfert en milieu de soins intensifs, contrairement à la forme bénigne, heureusement plus fréquente, de la maladie », ajoute le Dr Gilles Hayem, chef du service de rhumatologie du même établissement. Le profil de tolérance de l’anakinra a été considéré comme satisfaisant. Seule une augmentation des transaminases hépatiques a été constatée chez moins de 15% des patients sous anakinra, « sans conséquence clinique apparente », précise le Dr Hayem qui ajoute : « A ce stade, nous sommes convaincus que ce traitement doit être testé sur un plus grand nombre de patients hospitalisés en phase sévère du Covid-19 ». Une douzaine d'essais cliniques portant sur cette voie thérapeutique (blocage de l’IL-1) sont actuellement en cours dans le monde.
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