Cinq-mille six-cents euros net par mois. C'est ce que percevait ce chirurgien digestif de 63 ans pour exercer à plein temps au sein du CH de Pont-Audemer (Eure). Mais cet émolument ne l'a pas empêché de proposer ses services en intérim de 2013 à 2016, en Normandie, dans le Centre et jusqu'en Nouvelle-Aquitaine, grâce à quoi il majorait ses revenus jusqu'à 60 %. Ces agissements ont fini par alerter la Chambre régionale des comptes, révèle L'Éveil de Pont-Audemer. Le chirurgien a été jugé le jeudi 16 mai au tribunal correctionnel d'Évreux, pour avoir dérogé au Code la santé publique qui interdit à tout praticien hospitalier à plein temps d'exercer en-dehors du cadre de son établissement de référence.
Pour sa défense, le chirurgien normand a fait valoir que la fermeture du service de chirurgie de Pont-Audemer, quelques mois après son embauche, l'avait laissé avec seulement deux demi-journées de consultation par semaine au CH. Pour maintenir son activité, des conventions avaient été passées avec d'autres hôpitaux de la région, mais elles ne l'occupaient pas à plein temps. "Il a fait cela pour travailler et rendre service à ses concitoyens en raison d’une pénurie de praticiens dans les urgences", a plaidé son avocat. Le procureur adjoint a pour sa part évoqué un détournement "scandaleux" d'argent public "par quelqu’un qui gagne bien sa vie et qui en veut plus". Il a requis six mois de prison avec sursis et 56 000 euros d'amende. Le jugement a été mis en délibéré au 13 juin. [Avec L'Éveil de Pont-Audemer]
La sélection de la rédaction
Faut-il limiter la durée des arrêts de travail pouvant être prescrits par le médecin?
Fabien Bray
Non
Moi je propose de laisser la cnam se débrouiller avec les arrêts de travail. Les arrêts ça fait ***** tout le monde, moi le premi... Lire plus