L’analyse portait sur 21 cohortes comprenant 38 144 participants pour la fonction cognitive et 8 cohortes avec un total de 2 033 cas ayant une démence, comparés à 44 573 témoins. C’est sur la fonction thyroïdienne initiale, au début du suivi, qu’était basée l’analyse de l’association. Sur les 74 565 participants au total, 66 557 (89.3%) avaient une fonction thyroïdienne normale, 577 (0.8%) avaient une hyperthyroïdie patente, 2 557 (soit 3.4%) avaient une hyperthyroïdie infraclinique, 4 167 (5.6%) avaient une hypothyroïdie infraclinique et 699 (0.9%) avaient une hypothyroïdie patente. L’âge médian variait de 57 à 93 ans et 57.5 % des participants étaient des femmes. La dysfonction thyroïdienne n’était pas associée à la fonction cognitive globale. Les différences les plus importantes étaient observées entre l’hypothyroïdie patente et l’euthyroïdie de manière transversale (- 0.06, différence moyenne standardisée dans le score ; IC 95 % = - 0.2 à + 0.08 ; p = 0.4) et de manière longitudinale (0.11, différence moyenne standardisée de déclin supérieur par an ; - 0.01 à + 0.23 ; p = 0.09). Il n’y avait pas d’association entre la dysfonction thyroïdienne et les fonctions exécutives, les fonctions de mémoire ou le risque de démence. En conclusion, dans cette analyse de données individuelles de plus de 74 000 adultes, l’hypothyroïdie infraclinique et l’hyperthyroïdie ne sont pas associées à la fonction cognitive, au déclin cognitif ou à la survenue d’une démence. Il est plus difficile de tirer une conclusion définitive sur le rôle de la dysfonction thyroïdienne patente dans le risque de démence. Quoi qu’il en soit, le dépistage systématique d’une hypothyroïdie infraclinique dans un contexte de déclin cognitif chez les sujets les plus âgés ne semble pas utile.
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