Réduction des apports en sucre : des économies de santé chiffrées à des centaines de millions d'euros

02/05/2019 Par Pr Philippe Chanson
Nutrition
En mars 2017, le gouvernement britannique présentait son plan d’action mené avec les industries alimentaires et de la distribution, dont l’objectif est de réduire de 20 %, en 2020, le contenu en sucre d’un certain nombre de groupes alimentaires comme les céréales et les confiseries.

L’organisme de santé publique britannique a présenté un modèle selon lequel en visant une cible de consommation de sucre inférieure à 5 % de la prise calorique totale, on devrait réduire la consommation calorique moyenne de 11 % et réduire ainsi, chaque année, de 4 700 les décès en relation avec le sucre et économiser 576 millions £ par an. Le programme de réduction du sucre vise en effet à ralentir et prévenir l’obésité des enfants mais ses bénéfices potentiels en termes de santé ne sont pas encore estimés. Le BMJ publie donc une étude de modélisation où des simulations de scénarios basés sur les enquêtes nationales d’alimentation et de nutrition en Angleterre ont été utilisées. Si les programmes de réduction de sucre étaient entièrement appliqués et permettaient d’atteindre la réduction projetée, la réduction calorique serait estimée avoisiner 25 kcal/jour pour les enfants de 4 à 10 ans (IC 95 % = 23 à 26), 25 kcal/jour (25 à 28) pour les enfants âgés de 11 à 18 ans et 19 kcal/jour (17 à 20) pour les adultes. Cela permettrait que 5.5 % de la population obèse des enfants de 4 à 10 ans, 2.2 % des obèses de 11 à 18 ans et 5.5 % des obèses adultes soient épargnés par l’obésité. 51 729 années de vie ajustées à la qualité (QALY) seraient sauvées sur les 10 ans dont 154 550 cas de diabète, permettant une économie nette de coûts de santé de 285 800 000 £, soit 332 500 00 €. En conclusion, le programme de réduction du sucre du gouvernement britannique pourrait réduire le fardeau de l’obésité et des pathologies liées à l’obésité à condition que la réduction projetée du sucre et de la taille des portions n’entraîne pas de modifications inattendues des habitudes alimentaires ou de la formulation de produits.

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