Puberté précoce idiopathique centrale de l’adolescente : les analogues de GnRH permettent de gagner des centimètres et de perdre de kilos

17/05/2021 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Pédiatrie
La puberté précoce centrale est liée à l’activation prématurée de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique et est caractérisée par le développement précoce de signes de puberté cliniques et biologiques avant l’âge de 8 ans chez les filles et avant l’âge de 9 ans chez les garçons. Son traitement repose essentiellement sur les analogues de la GnRH qui bloquent l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique et donc stoppent la puberté. Leur efficacité a été évaluée dans une revue systématique de 98 études ayant inclus 5 475 sujets. Les biais globaux étaient soit majeurs, soit modérés et la qualité globale allait de très basse à modérée.  

Dans les études comparatives, le traitement par analogue de GnRH augmente la taille finale de + 4.83 cm (IC 95 % = +2.32 à + 7.34 ; 4 études) et diminue l’IMC (3 études ; diminution moyenne de -1.01 ; -1.64 à -0.37) chez les filles ayant une puberté précoce centrale idiopathique, en comparaison de l’absence de traitement. L’incidence du syndrome des ovaires polykystiques n’est pas significativement différente avec ou sans traitement par analogue de GnRH. Les preuves pour les autres critères d’évaluation à long terme sont très ténues pour en déduire d’autres effets démontrés du traitement par analogue du GnRH. Il n’y a pas d’étude avec un bon niveau de preuves chez les garçons.  

En conclusion, en comparaison avec l’absence de traitement, les analogues de GnRH augmentent la taille finale et diminuent l’IMC chez les filles ayant une puberté précoce centrale idiopathique sans augmenter le risque de SOPK. On ne dispose, malheureusement pas, de données solides sur l’infertilité ou le risque de cancers ou de maladies métaboliques à long terme.  

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