Omicron : les traitements par anticorps de synthèse inefficaces en curatif

06/01/2022 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Les traitements par anticorps monoclonaux de synthèse actuellement disponibles en traitement curatif de l’infection Covid s’avèrent inactifs contre le variant Omicron, obligeant l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) à restreindre leur utilisation. Un seul, l'Evusheld d'AstraZeneca, peut être utilisé mais en prévention de l’infection. 

Jusqu'à récemment, trois traitements par anticorps étaient autorisés en France contre le Covid : Ronapreve (casirivimab/ imdevimab) de Roche/ Regeneron, la combinaison bamlanivimab/etesivimab d'Eli Lilly et, plus récemment, Evusheld (tixagévimab/cilgavimab). 

Ces traitements sont administrés par voie intraveineuse, ou une injection intramusculaire pour Evusheld. Ils s'adressent à des catégories spécifiques de patients. Ce sont d'une part les personnes déjà atteintes de formes graves, pour éviter que celles-ci dégénèrent. D'autre part, il s'agit des personnes chez qui la vaccination fonctionne mal car leur système immunitaire est affaibli:sujets greffés, dialysés, transplantés, atteints de certains cancers ou prenant certains traitements. Le but est d'offrir à ces personnes dites "immunodéprimées" une autre forme de prévention que le vaccin. 

Mais le variant Omicron, à la diffusion fulgurante depuis fin 2021, résiste à plusieurs de ces traitements. C'est notamment le cas du Ronapreve. Celui-ci "ne doit pas être utilisé" en présence d'Omicron, que ce soit en prévention ou pour soigner un Covid déjà installé, a prévenu l'ANSM. Elle continue toutefois à l'autoriser contre les formes graves liées au variant Delta. Ce n'est même pas le cas du traitement d'Eli Lilly. Celui-ci n'est plus du tout autorisé depuis le 31 décembre, rapporte l'ANSM, car il se montrait trop peu efficace contre Delta et, à plus forte raison, Omicron. 

Cela signifie qu'il n'y a plus en France de traitements par anticorps disponibles pour traiter les cas de Covid liés à Omicron une fois qu'ils sont déclarés. En effet, le troisième traitement, Evusheld, qui reste autorisé car il garde son efficacité face à Omicron, n'est utilisé que de manière préventive en pré-exposition. 

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