Les interventions sur le style de vie ont-elles un réel effet sur le contrôle glycémique chez les diabétiques de type 2 ?

08/09/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Le traitement de première ligne du diabète de type 2 comporte l’activité physique, le régime et la perte de poids avant ou en parallèle avec la mise en route d’un traitement pharmacologique. Si les médicaments sont efficaces pour abaisser l’hémoglobine glyquée, ils sont aussi associés à des effets secondaires, à un coût économique et à une diminution de la qualité de vie. C’est la raison pour laquelle les interventions portant sur l’hygiène de vie sont nécessaires pour maintenir un contrôle glycémique à un niveau au moins équivalent à celui du traitement médicamenteux. Cependant, il n’est pas clairement déterminé si une intervention sur l’hygiène de vie peut maintenir un contrôle glycémique chez les patients diabétiques de type 2.

Afin de le tester, une étude randomisée, en aveugle, menée au Danemark dans deux régions, a été mise en place et a porté sur 98 participants adultes ayant un diabète de type 2 dont le diagnostic avait été fait dans les 10 ans précédents. Les participants étaient assignés de manière randomisée, soit à un groupe où l’intervention portait sur l’hygiène de vie (n = 64), soit à un groupe pour lequel la prise en charge était habituelle (n = 34). Tous les participants recevaient une prise en charge standard avec des conseils individuels et un traitement médicamenteux basé sur un objectif à atteindre, standardisé. De plus, le groupe ayant l’intervention sur le style de vie avait 5 à 6 séances hebdomadaires d’entraînement aérobique pour une durée de 30 à 60 minutes chacune dont 2 à 3 sessions étaient combinées avec un entraînement en résistance. Les participants du groupe « intervention intensive sur l’hygiène de vie » recevaient des conseils diététiques de manière à viser un indice de masse corporelle < 25 kg/m2. Les patients ont été suivis pendant 12 mois. Chez les 98 participants randomisés, d’âge moyen 54.6 ± 8.9 ans, dont 48 % étaient des femmes et dont l’hémoglobine glyquée moyenne basale était de 6.7 %, 93 participants ont fini l’étude. Entre le début de l’étude et le suivi à 12 mois, l’hémoglobine glyquée moyenne est passée de 6.65 % à 6.34 % dans le groupe « intervention intensive sur le style de vie » et de 6.74 % à 6.66 % dans le groupe « prise en charge habituelle » donnant une différence moyenne entre les groupes de -0.26 % (IC 95 % = -0.52 % à -0.01 %) n’atteignant pas les critères d’équivalence (p = 0.15). Les traitements hypoglycémiants ont cependant été réduits chez 47 participants (73.5 %) du groupe « intervention intensive sur le style de vie » et chez 9 participants (26.4 %) du groupe « prise en charge habituelle » (différence = 47.1 % ; 28.6 % à 65.3 %). Il y a eu 32 effets secondaires, le plus souvent à type de douleurs musculaires ou d’inconfort ou d’hypoglycémie modérée dans le groupe « intervention intensive sur le style de vie » et 5 dans le groupe « standard ». En conclusion, chez les adultes diabétiques de type 2 dont le diagnostic a été fait depuis moins de 10 ans, une intervention intensive sur le style de vie en comparaison avec une prise en charge habituelle permet une modification du contrôle glycémique qui n’atteint pas le critère d’équivalence présélectionné mais qui se fait dans une direction compatible avec un bénéfice. Il faudra d’autres études pour évaluer la supériorité, de même que la généralisation et la durabilité de ces résultats.

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