Le traitement par liraglutide réduirait le risque de survenue d’un diabète chez les sujets prédiabétiques

13/04/2017 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie

Le liraglutide, un analogue du GLP1 administré à la dose de 3 mg par jour, diminue le poids corporel et améliore le métabolisme du glucose après 4 ans et demi de traitement dans une des études du programme SCALE. Dans l’évaluation à trois ans de l’étude « SCALE obesity and prediabetes », les responsables de cette étude ont cherché à évaluer la proportion des sujets pré-diabétiques qui déclaraient secondairement un diabète et cela en comparaison des sujets qui étaient traités par placebo.

Il s’agissait donc d’une étude randomisée en double insu versus placebo menée chez des adultes pré-diabétiques ayant un indice de masse corporelle (IMC) d’au moins 30 kg/m2 ou qui avaient des comorbidités et un IMC supérieur à 27 kg/m2. Ils ont été randomisés pour recevoir soit du liraglutide 3 mg chaque jour soit un placebo, en complément d’un régime hypocalorique et d’un programme d’augmentation de l’activité physique. L’étude s’est étalée de juin 2011 à mars 2015 et 2254 patients ont été assignés de manière randomisée pour recevoir soit du liraglutide (n=1505), soit du placébo (n=749). Au total, 11.128 participants (soit 50%) ont terminé l’étude. A la 160ème semaine, 26 des 1470 sujets du groupe liraglutide (2%) versus 46 des 738 patients du groupe placebo (6%) ont eu un diagnostic de diabète alors qu’ils étaient sous traitement. Le temps moyen depuis la randomisation jusqu’au diagnostic était de 99 ± 47 semaines pour les 26 sujets du groupe liraglutide et de 87 ± 47 semaines pour les 46 sujets du groupe placebo. Prenant en compte les différences de diagnostic entre les différents groupes traités, le temps de démarrage du diabète sur les 160 semaines parmi tous les individus randomisés était 2.7 fois plus long sous liraglutide que sous placebo (IC 95 % : 1.9 à 3.9, p<0.001), correspondant à un hazard ratio de 0.21 (0.13-0.34). Le liraglutide a induit une perte de poids supérieure au placebo (-6.1 ± 7.3% versus -1.9 ± 6.3%). Des effets secondaires sévères ont été rapportés chez 15% des patients du groupe liraglutide et chez 13% des patients du groupe placebo. En conclusion, le liraglutide 3 mg pourrait apporter un bénéfice en termes de réduction du risque de diabète chez les individus obèses et pré-diabétiques.

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A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

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