Le statut vitaminique D ne semble pas influer sur le risque de pathologie hypertensive durant la grossesse

02/07/2018 Par Pr Philippe Chanson
Gynécologie-Obstétrique

Les études d’observation ont montré que les femmes qui avaient des concentrations basses de 25 OH vitamine D avaient un risque supérieur de pré-éclampsie.

Quelques études de supplémentation par la vitamine D au cours de la grossesse ont montré un bénéfice potentiel de la supplémentation mais ces études sont de petite taille, hétérogènes en termes de durée et de dose et ont un taux d’attrition important. Afin d’avancer un peu dans la connaissance sur cette relation entre la vitamine D et l’hypertension au cours de la grossesse, une équipe britannique a utilisé une randomisation mendélienne à partir de deux cohortes européennes de suivi de grossesse (Avon Longitudinal Study of Parents and Children et Generation R study) et deux études cas-témoins de la Norwegian Mother and Child Cohort Study et de la UK Genetics of Pre-eclampsia Study. 7 389 femmes ont été analysées dans l’une des études de randomisation mendélienne (751 avec une hypertension gestationnelle et 135 avec une pré-éclampsie) et 3 388 cas de pré-éclampsie ont été comparés à 6 059 témoins dans une autre analyse de randomisation. En analyse multivariée conventionnelle, le risque relatif de pré-éclampsie est de 1.03 (IC 95 %  = 1 à 1.07) par diminution de 10 % des concentrations de 25 OH vitamine D et de 2.04 (1.2 à 4.07) pour des concentrations de 25 OH vitamine D < 25 nmol/l en comparaison à des concentrations ≥ 75 nmol/l. Il n’y a pas d’association entre les concentrations de 25 OH vitamine D et l’hypertension gestationnelle. Dans l’analyse de randomisation mendélienne utilisant le score de risque génétique total, il n’y avait pas d’argument fort pour un effet linéaire des concentrations de 25 OH vitamine D sur le risque d’hypertension gestationnelle ou de pré-éclampsie. Dans l’étude de randomisation mendélienne à 2 échantillons, la probabilité de pré-éclampsie était de 0.98 (0.89 à 1.07) par diminution de 10 % des concentrations de 25 OH vitamine D. En conclusion, il n’y a pas d’argument solide en faveur d’un effet causal du statut vitaminique D sur l’hypertension gestationnelle et la pré-éclampsie.

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