Le contrôle de la glycémie en péri-conceptionnel est essentiel pour réduire le risque de malformation cardiaque chez l’enfant né d’une mère diabétiques de type 1

19/07/2018 Par Pr Philippe Chanson
Gynécologie-Obstétrique
Chez les femmes enceintes, le diabète de type 1 est connu pour être associé à une augmentation du risque de malformations congénitales.

Le rôle du contrôle glycémique, s’il est fortement suspecté, n’est cependant pas prouvé de manière formelle et, en particulier, on ne sait pas si les femmes qui ont un excellent contrôle glycémique (HbA1c < 6.5 %) comme il est recommandé, sont ou non à risque accru de malformations congénitales chez leurs enfants. Les Suédois possèdent, grâce à leur Registre National du Diabète, des données permettant de répondre à cette question. Ils ont examiné pour cela l’association entre le diabète de type 1 maternel et le risque de malformations congénitales majeures et cela en fonction du niveau d’hémoglobine glyquée dans les 3 mois précédant ou suivant la date estimée de la conception. L’étude de cohorte de population historique à partir des données du Registre National de Suède s’est étalée entre 2003 et 2015. L’étude a porté sur 2 458 enfants nés de mères diabétiques de type 1 qui avaient eu une mesure de l’hémoglobine glyquée dans les 3 mois avant ou après la date estimée de la conception, qui ont été comparés à 1 159 855 enfants nés de mères non diabétiques. 122 cas de malformations cardiaques majeures ont été observés chez les 2 458 enfants nés de mères diabétiques de type 1. En comparaison des 15 cas de malformation cardiaque majeure pour 1 000 enfants nés de mères sans diabète, les taux chez les enfants de mères ayant un diabète de type 1 étaient de 33 pour 1 000, chez ceux dont l’hémoglobine glyquée était < 6.5 % (rapport de risque ajusté = 2.17 ; IC 95 % = 1.37 à 3.42), il était de 49 pour 1 000 chez ceux dont l’hémoglobine glyquée était entre 6.5 et 7.8 % (donnant un rapport de risque ajusté de 3.17 ; 2.45 à 4.11), de 44 pour 1 000 chez les femmes ayant une hémoglobine glyquée de 7.8 à 9.1 % (RRA = 2.79 ; 1.90 à 4.12) et de 101 pour 1 000 chez celles qui avaient une hémoglobine glyquée ≥9.1 % (RRA = 6.23 ; 4.32 à 9). Les différences de risque ajusté correspondantes étaient de 17 (5 à 36), 32 (21 à 46), 26 (13 à 46) et 77 (49 à 118) cas de malformations cardiaques majeures pour 1 000 enfants. 50 cas de malformations majeures non cardiaques ont été observées chez les enfants de mères diabétiques de type 1 en comparaison des 18 cas de malformations majeures non cardiaques pour 1 000 enfants de mères non diabétiques. Les taux chez les enfants de mères diabétiques de type 1 étaient de 22 pour 1 000 lorsque l’hémoglobine glyquée était < 6.5 % (RRA = 1.18 ; 0.68 à 2.07), de 19 pour 1 000 chez celles qui avaient une hémoglobine glyquée de 6.5 à 7.8 % (1.01 ; 0.66 à 1.54), de 17 pour 1 000 chez celles qui avaient une HbA1c de 7.8 à 9.1 % (0.89 ; 0.46 à 1.69) et de 32 pour 1 000 chez celles qui avaient une HbA1c ≥ 9.1 % (RRA = 1.68 ; 0.85 à 3.33). En conclusion, chez les enfants vivants nés de mères diabétiques de type 1, l’augmentation du mauvais contrôle glycémique dans les 3 mois avant ou après la date présumée de la conception est associée à une augmentation progressive du risque de malformation cardiaque majeure. Même lorsque l’hémoglobine glyquée est dans les cibles recommandées (< 6.5 %), le risque de malformation cardiaque est quasiment doublé. En revanche, le risque de malformation majeure non cardiaque n’est pas augmenté de manière significative et cela quelle que soit l’hémoglobine glyquée, en sachant que cette étude a un pouvoir statistique limité et qu’elle repose sur les naissances vivantes seulement, ce qui sous-estime peut-être le taux de malformations ayant entraîné un décès avant la naissance.

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