L’allaitement a un effet protecteur contre le développement d’un diabète de type 2 chez les femmes ayant eu un diabète gestationnel

09/04/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
La grossesse est à l’origine d’une diminution de l’insulinosensibilité qui est compensée par une augmentation de l’insulinosécrétion.

Cependant, ce mécanisme est insuffisant et est à l’origine d’un diabète gestationnel qui touche 5 à 9 % des grossesses aux Etats-Unis. Ces femmes avec diabète gestationnel sont à risque supérieur de développer un diabète de type 2 ultérieurement dans la vie. On sait que l’allaitement a un rôle potentiel sur la santé cardiométabolique des femmes, en particulier la prévention du diabète de type 2. Quel est l’effet de la lactation sur l’incidence du diabète de type 2 chez les femmes ayant un antécédent de diabète gestationnel ? Afin de répondre à cette question, des chercheurs américains ont examiné les données de la Nurses’Health Study II au cours de laquelle ils ont suivi 4 372 femmes ayant un antécédent de diabète gestationnel à la recherche de l’apparition d’un diabète de type 2 dans les 25 ans suivant leur grossesse et cela jusqu’en 2017. 873 cas de diabète de diabète de type 2 sont survenus au cours de 87 411 personnes/année de suivi. Une durée supérieure d’allaitement était associée à une réduction du risque de diabète de type 2. En effet, lorsque l’allaitement durait moins de 6 mois, le hazard ratio était de 1.05 (0.83 -1.34), il était de 0.91 (0.72 – 1.16) pour un allaitement de 6 à 12 mois, de 0.85 (0.67 – 1.06) pour un allaitement de 12 à 24 mois et de 0.73 (0.57 – 0.93) lorsque l’allaitement durait plus de 2 ans en comparaison avec une absence d’allaitement (p, pour la tendance, = 0.003). Cela était également vrai pour l’allaitement exclusif (p, pour la tendance, = 0.02) après ajustement pour l’âge, l’origine ethnique, les antécédents familiaux de diabète, la parité, l’âge à la première naissance, le tabagisme, l’alimentation, l’activité physique et l’IMC avant la grossesse. Une durée plus longue de la lactation était aussi associée à une HbA1c inférieure, une insulinémie à jeun inférieure, un C peptide inférieur chez les femmes sans diabète de type 2 au moment du suivi. En conclusion, un allaitement plus long est associé à une réduction du risque de diabète de type 2 et à un profil métabolique glucidique plus favorable chez les femmes ayant des antécédents de diabète gestationnel. Les mécanismes sous-jacents et l’impact sur les complications du diabète, la morbidité et la mortalité restent à déterminer.

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Fabien Bray

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