La transplantation d’îlots, une option pour les patients ayant un diabète de type 1 instable, sévère, et qui ne répondent pas à l’insulinothérapie intense

10/07/2018
Diabétologie

La transplantation d’îlots est indiquée chez les patients diabétiques de type 1 qui ont des hypoglycémies sévères ou après transplantation rénale. Plusieurs études, non contrôlées, de petite taille, non randomisées, ont montré que la transplantation d’îlots améliorait la qualité de vie et le contrôle métabolique et prévenait les hypoglycémies sévères et la progression de la microangiopathie.

Une équipe multicentrique française, dirigée par Pierre-Yves Benhamou à Grenoble, a mis en place une étude multicentrique ouverte, randomisée, contrôlée, dans laquelle des patients ayant un diabète de type 1 ont soit reçu une transplantation d’îlots immédiate (n=26), soit été mis sous insulinothérapie intensive (n=24). Les patients étaient âgés de 18 à 65 ans, avaient des hypoglycémies sévères ou une disparition des signes d’alerte de l’hypoglycémie ou avaient été transplantés du rein mais gardaient un mauvais contrôle glycémique. Les patients qui recevaient des îlots devaient recevoir 11 000 équivalents îlots par kg de poids via 1 à 3 infusions. Le critère d’évaluation principal était la proportion de patients ayant un score β modifié (pour lequel un score de 0 correspond à un dosage de C peptide indosable après stimulation), au moins 6 six mois après la 1ère infusion d’îlots dans le groupe transplantation immédiate, et six mois après la randomisation dans le groupe insuline. Le suivi médian a été de 184 jours dans le groupe transplantation et de 185 jours dans le groupe insuline. A 6 mois, 16 (soit 64 %, IC 95 % = 43-82 %) des 25 patients du groupe transplantation d’îlots immédiate avaient un β score ≥ 6 alors qu’aucun des 22 patients (0 %) du groupe insuline n’avait un β score ≥ 6 (p < 0.0001). A 12 mois après la 1ère greffe d’îlots, les complications hémorragiques sont survenues chez 4 (7 %) des 55 infusions et une diminution du taux de filtration glomérulaire médian, passant de 90.5 ml/min à 71.8 ml/min, a été observée chez les receveurs de greffes d’îlots qui n’avaient pas eu de greffe rénale préalable (probablement liée au protocole d’immunosuppression donné en cas de greffe d’îlots) et passait de 63 ml/min à 57 ml/min chez ceux qui avaient été traités au préalable par greffe rénale et qui avaient reçu une transplantation d’îlots. En conclusion, dans les indications de cette étude, c’est-à-dire les patients ayant des hypoglycémies sévères ou une diminution des signes d’alarme d’hypoglycémie ou un mauvais équilibre glycémique après transplantation rénale, la greffe d’îlots améliore effectivement les paramètres métaboliques. Des études à plus long terme sont bien sûr nécessaires mais la transplantation d’îlots semble donc pouvoir être proposée chez les patients ayant un diabète de type 1 instable, sévère qui ne répondent pas à l’insulinothérapie intense. Cependant, l’immunosuppression peut altérer la fonction rénale, ce qui nécessite une sélection soigneuse de ces patients.

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