La pompe à insuline en boucle fermée, un traitement efficace pour améliorer le contrôle glycémique des patients sous nutrition entérale ou parentérale

16/05/2019 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
L’assistance nutritionnelle par voie parentérale ou entérale est souvent responsable d’une hyperglycémie (chez la moitié de ceux qui ont une nutrition parentérale et un tiers de ceux qui ont une nutrition entérale). Le contenu en hydrates de carbone des supports nutritionnels peut exacerber d’autres causes d’hyperglycémie chez les patients hospitalisés, comme par exemple les réponses métaboliques aux maladies aiguës ou aux traitements perturbant la sensibilité à l’insuline.

Le contrôle de la glycémie pose donc des problèmes chez ces patients et une équipe de Cambridge a voulu vérifier si une pompe à insuline en boucle fermée (la dose d’insuline administrée par la pompe est calculée en fonction d’une mesure continue de la glycémie) était capable d’améliorer le contrôle glycémique en comparaison d’un traitement par insuline sous cutanée conventionnel chez des patients hospitalisés. Cette étude, menée à la fois au Royaume-Uni et en Suisse, dans 2 centres, en ouvert, randomisée et contrôlée, a été faite chez les patients recevant une nutrition entérale, parentérale, ou les deux, et qui nécessitaient un traitement par insuline sous-cutanée. Les patients ont été assignés de manière randomisée soit à une pompe à insuline en boucle fermée avec de l’insuline aspart, soit à un traitement conventionnel par injection sous-cutanée d’insuline (groupe témoin) administrée en fonction de la pratique locale. La surveillance continue de la glycémie dans le groupe témoin était masquée aux patients, à l’équipe soignante et aux investigateurs. Les patients ont été suivis pendant au moins 15 jours. Le critère d’évaluation principal était la proportion de temps passé dans l’objectif glycémique (entre 5.6 et 10 mmol/l). Entre février 2018 et septembre 2018, 90 patients ont été pré-inclus dont 43 ont été enrôlés et assignés de manière randomisée, 21 à la pompe en boucle fermée et 22 dans le groupe témoin. La proportion de temps pendant lequel la surveillance de la glycémie était dans l’objectif était de 68.4 ± 15.5 % dans le groupe boucle fermée et de 36.4 ± 26.6 % dans le groupe témoin (donnant une différence de 32 points de pourcentage ; IC 95 % = 18.5 à 45.5, p < 0.0001). Un effet secondaire grave est survenu dans chaque groupe : un arrêt cardiaque dans le groupe témoin et un épisode d’insuffisance respiratoire aiguë dans le groupe boucle fermée, les deux n’étant pas reliés à l’intervention. Il n’y avait pas d’effet secondaire en relation avec l’intervention. Aucun épisode d’hypoglycémie sévère ou d’hyperglycémie avec cétonémie n’est survenu dans aucun des groupes. En conclusion, la pompe à insuline en boucle fermée est un traitement efficace pour améliorer le contrôle glycémique chez les patients qui reçoivent un traitement par nutrition entérale ou parentérale à l’hôpital.

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