ESC 2018 : Encore de nouveaux concepts nutritionnels

19/09/2018 Par Corinne Tutin
Cardio-vasculaire HTA

Qualifié auparavant de "bon cholestérol", le HDL-cholestérol ne serait pas aussi favorable à concentration élevée pour le système cardiovasculaire. Quant aux glucides, les consommer en quantités trop faibles pourrait accroitre la mortalité globale, par affection cardiovasculaire et cancer ! En matière de nutrition rien n’est simple ! Pour le Dr Marc Allard-Ratick (Atlanta, Etats-Unis), le HDL-cholestérol n’est ainsi plus forcément un "bon cholestérol", du moins chez tout le monde et dans toutes les conditions. Car une étude, qu’il a réalisée chez 5 965 sujets suivis en moyenne 4 ans, dont la majorité avaient déjà eu une affection cardiovasculaire, vient de montrer qu’en fait, le lien entre HDL-cholestérol et risque d’infarctus du myocarde ou de décès cardio-vasculaire suit une courbe en U. Et, si le risque est accru pour un taux de HDL-cholestérol inférieur à 41 mg/dl, c’est aussi le cas lorsque ce taux dépasse 60 mg/dl. En réalité, les sujets les mieux prémunis contre le risque cardiovasculaire seraient ceux qui ont un taux de HDL-cholestérol intermédiaire, compris entre 41 et 60 mg/dl. Ces résultats vont dans le sens d’autres études récentes sur de larges effectifs, ayant montré que la mortalité cardiovasculaire et globale s’élève quand le taux de HDL-cholestérol devient très élevé. « Une hypothèse pourrait être qu’en quantités importantes, le HDL-cholestérol est dysfonctionnel et contribue donc à favoriser les maladies cardiovasculaires au lieu de les prévenir », a indiqué le Dr Allard-Ratick. Effets néfastes à long terme des régimes pauvres en glucides ? En 2017, lors de ce congrès européen, la publication de l’étude Pure avait bousculé les nutritionnistes en révélant que la mortalité diminue avec des apports élevés en lipides, y compris saturés. Aujourd’hui, une analyse prospective de 24 825 participants américaines de l’étude Nhanes conduit à rediscuter les effets des glucides. Car, elle conclut qu’une faible consommation de ces nutriments accroit la mortalité à 6,4 ans. Ainsi, chez ces sujets, la mortalité était supérieure de 32 % par rapport ceux ayant la consommation la plus forte. Les risques de décès par coronaropathie, de maladie cérébrovasculaire et de cancers étaient aussi respectivement augmentés de 51%, 50 %, et 35 % pour une faible consommation de glucides. Une méta-analyse de 7 études prospectives ayant rassemblé 447 506 participants sur 15,6 ans, a également confirmé cette conclusion (risque de mortalité majoré de 15 % pour de faibles apports de glucides).  Le Pr Marcej Banach (Lodz, Pologne) a souligné "qu’un régime pauvre en glucides peut être utile à court terme pour favoriser la perte pondérale, le contrôle tensionnel, et améliorer l’équilibre glycémique". "Mais notre étude, a-t-il souligné suggère qu’au long cours, il s’associe à un risque augmenté de mortalité de toutes causes, de décès cardiovasculaires, d’affections cérébrovasculaires, de cancers…". Pour ce spécialiste, "la réduction de la consommation de fibres et fruits, l’augmentation de la consommation de protéines animales, et de graisses saturées, les différences dans les taux de minéraux, vitamines et produits phytochimiques pourraient être impliqués dans ces effets".

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