En cas de situation de prédiabète, la vitamine D réduirait le risque d’évolution vers un vrai diabète

17/04/2023 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Les études d’observation montrent une association inverse forte entre les concentrations de 25 OH vitamine D et le risque de diabète de type 2, sans qu’on sache si le traitement par vitamine D diminue le risque de survenue d’un diabète.

  Dans toutes les études qui ont été décidées pour tester cette hypothèse, le risque de développement d’un diabète était inférieur dans le groupe recevant de la vitamine D en comparaison du groupe placebo mais les différences n’étaient pas statistiquement significatives et les réductions relatives du risque étaient faibles. Ceci a poussé une équipe américaine à mener une revue systématique avec méta-analyse des données individuelles provenant de 3 essais randomisés, contrôlés. Le critère d’évaluation principal était le temps précédant l’apparition d’un diabète chez des sujets pré-diabétiques. Les 3 études avaient testé le cholécalciférol 20 000 U chaque semaine ou le cholécalciférol 4 000 U chaque jour ou l’éldecalcitol 0.75 µg chaque jour en comparaison d’un placebo. La vitamine D réduisait la survenue du diabète de 15 % (hazard ratio = 0.85 ; IC 95 % = 0.75 – 0.96) en analyse ajustée avec une réduction du risque absolu à 3 ans de 3.3 % (0.6 à 6 %). L’effet de la vitamine D n’était pas différent dans les groupes pré-spécifiés. Chez les participants du groupe vitamine D qui maintenaient un taux moyen de 25 OH vitamine D au cours de l’essai d’au moins 50 ng/ml, en comparaison avec ceux qui maintenaient un taux entre 20 et 29 ng/ml au cours du suivi, le cholécalciférol réduisait le risque de diabète de 76 % (hazard ratio = 0.24 ; 0.16 à 0.36) avec une réduction du risque absolu à 3 ans de 18.1 % (11.7 à 24.6 %). La vitamine D a augmenté la probabilité de régression à la normale de la régulation du glucose de 30 % (rapport des taux = 1.3 ; 1.16 à 1.46). Il n’y avait pas d’argument pour une différence entre vitamine D et placebo des rapports de taux d’effets secondaires, qu’il s’agisse des lithiases rénales (1.17 ; 0.69 à 1.99), de l’hypercalcémie (2.34 ; 0.83 à 6.66), de l’hypercalciurie (1.65 ; 0.83 à 3.28) ou du décès (0.85 ; 0.31 à 2.36). En conclusion, chez les adultes ayant un pré-diabète, la vitamine D semble efficace pour diminuer le risque de diabète, sans plus de risque qu’avec le placebo.

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A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

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