Diabète de type 2 : la monothérapie par metformine n’est pas forcément la meilleure option initiale

07/11/2019 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
On sait que l’intensification précoce du traitement d’un diabète permet un contrôle glycémique plus prolongé, essentiel pour retarder les complications de cette pathologie mais l’on ne sait pas si un traitement combiné prescrit dès le début du traitement apporte plus de bénéfices qu’une approche progressive par étapes.

L’étude VERIFY (Vildagliptine Efficacy in Combination with Metformine for Early Traitement of Type 2 Diabetes) est une étude randomisée, en double insu et groupes parallèles menée chez des patients dont le diabète de type 2 a été diagnostiqué de manière récente (< 2 ans) dans 254 centres de 34 pays. Après une visite de screening, une période de 3 semaines de metformine seule a été démarrée et suivie d’une période de 5 ans. Les patients, qui devaient avoir une hémoglobine glyquée entre 6.5 et 7.5 % et un IMC entre 22 et 40 kg/m2, étaient assignés de manière randomisée soit à une combinaison thérapeutique précoce (associant vildagliptine, à la dose de 50 mg 2 fois par jour, et metformine, à la dose de 1000, 1500 ou 2000 mg/j), soit à une monothérapie initiale par metformine seule, à la dose de 1000 mg, 1500 mg ou 2000 mg, associée à du placebo.  Si ce traitement initial ne permettait pas de maintenir l’hémoglobine glyquée en-dessous de 7 %, les patients du groupe monothérapie par metformine recevaient de la vildagliptine 50 mg 2 fois par jour à la place du placebo et entraient dans la période d’étude 2 au cours de laquelle tous les patients recevaient le traitement combiné. Le critère d’évaluation principal était le temps écoulé entre la randomisation et la constatation de l’échec du traitement initial (défini comme une hémoglobine glyquée > 7 %). L’étude a duré 5 ans. Les 2001 participants éligibles ont été assignés de manière randomisée soit à la combinaison précoce (n = 998), soit au traitement initial par metformine seule (n = 1003). 1598 patients, soit 79.9 % ont fini l’étude : 811 (81.3 %) dans le groupe traitement combiné précoce et 787 (78.5 %) dans le groupe monothérapie initiale seule par metformine. Au cours de la période initiale, un échec du traitement initial a été observé chez 429 patients du groupe « traitement combiné » (soit 43.6 %) et chez 614 patients du groupe monothérapie (soit 62.1 %). Le temps médian écoulé jusqu’à l’échec du traitement dans le groupe monothérapie était de 36.1 mois alors qu’il dépassait 61.9 mois chez ceux qui recevaient la combinaison. Sur les 5 ans de l’étude, une réduction significative du risque relatif concernant le temps écoulé jusqu’à l’échec du traitement initial était observée dans le groupe « traitement combiné précoce » en comparaison du groupe « monothérapie initiale » (hazard ratio = 0.51 ; IC 95 % = 0.45-0.58, p < 0.0001). Les deux approches thérapeutiques étaient bien tolérées et ne posaient pas de problèmes d’effets secondaires. Si l’on en croit cette étude, une intervention précoce avec un traitement combiné de vildagliptine et de metformine offre un bénéfice à long terme supérieur et plus durable en comparaison de la monothérapie initiale classique par metformine seule chez les patients diabétiques de type 2 récemment diagnostiqués.

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