Diabète de type 1 depuis l’enfance et troubles alimentaires, une association confirmée

09/06/2021 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme Pédiatrie
Des études précédentes ont montré que les sujets jeunes ayant un diabète de type 1 avaient un risque supérieur de développer un trouble alimentaire. Ces troubles alimentaires peuvent devenir chroniques et entraîner des complications morbides voire un surcroît de mortalité.

Afin d’évaluer l’association et la co-agrégation des troubles alimentaires et du diabète de type 1 ayant démarré dans l’enfance, les données de population de registres nationaux Suédois (n = 2 517 277) et Danois (n = 1 825 920) ont été analysées pour évaluer l’association entre le diabète de type 1 et les troubles alimentaires et leur co-agrégation familiale parmi des frères et sœurs, des demi-frères, des cousins et des cousins issus de germain. Sur la base des diagnostics cliniques, les troubles alimentaires ont été classés entre désordres alimentaires dans leur ensemble, incluant anorexie mentale d’une part, et autres troubles alimentaires, d’autre part.  

Les sujets Suédois et Danois ayant un diagnostic de diabète de type 1 ont un risque supérieur d’avoir également un diagnostic de troubles alimentaires en comparaison de la population générale. En effet, en Suède, le hazard ratio est de 2.02 pour les troubles alimentaires en général (IC 95 % = 1.8 – 2.27), de 1.63 pour l’anorexie mentale (1.36 – 1.96), et de 2.34 pour les autres désordres alimentaires (2.07 – 2.63). Les chiffres sont assez comparables au Danemark avec un HR à 2.19 pour les troubles alimentaires en général (1.84 – 2.61), 1.78 pour l’anorexie mentale (1.36 – 2.33) et 2.65 pour les autres troubles alimentaires (2.20 – 3.21). La méta-analyse des résultats donne chez les diabétiques de type 1 un hazard ratio à 2.07 pour les troubles alimentaires dans leur ensemble (1.88 – 2.28), à 1.68 pour l’anorexie mentale (1.44 – 1.95) et à 2.44 pour les autres troubles alimentaires (2.17 – 2.72). Il y avait une augmentation du risque d’avoir un diagnostic de troubles alimentaires chez les frères et sœurs dans la cohorte suédoise mais non dans la cohorte danoise.  

En conclusion, les patients diabétiques de type 1 sont plus à risque de développer des troubles alimentaires. Toutefois, la relation entre le fait d’avoir un frère ou une sœur avec un diabète de type 1 et un diagnostic de troubles alimentaires est discutée. Les équipes prenant en charge les patients diabétiques doivent donc être vigilantes sur les troubles du comportement alimentaire susceptibles de survenir chez les enfants et les adolescents ayant un diabète de type 1.  

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