Dégradation de la santé mentale des jeunes : un mal être qui s’inscrit dans la durée

06/02/2023 Par Marielle Ammouche
Psychiatrie Santé publique
La publication des données régionales de Santé publique France concernant le risque suicidaire confirme l’impact majeur et durable de la pandémie, notamment chez les jeunes femmes.
 

De nombreuses données ont mis en évidence l’impact majeur de la crise sanitaire sur la santé mentale de la population. En particulier, Santé publique France (SFP) a effectué une surveillance renforcée et mis en œuvre diverses études spécifiques dans ce domaine. A l’occasion de la journée nationale pour la prévention du suicide (5 février), l’agence sanitaire a rendu publiques les Bulletins de santé publique régionaux consacrés aux conduites suicidaires. Ces bulletins ont démarré en février 2019, et permettent donc d’avoir une bonne vision de l’évolution des tendances durant la crise sanitaire. Il en ressort la confirmation d’une dégradation continue de la santé mentale des Français, à partir de l’automne 2020 « un constat global, commun à l’ensemble des régions ». Ainsi, on observe une augmentation « très importante » des passages aux urgences pour idées suicidaires et geste suicidaire, ainsi que des hospitalisations pour tentative de suicide. Cette hausse succède à une période de tendance à la baisse générale depuis 2010, moins marquée cependant depuis 2014. Cette augmentation apparaît, en outre, particulièrement marquée chez les jeunes de 10 à 24 ans et chez les femmes. « Cette tendance s’est poursuivie en 2021 et même accentuée en 2022 (1er semestre) » précise SPF. En revanche, il ne semble pas y avoir de retentissement sur la mortalité par suicide jusqu’à mars 2021. Pour l’agence, ces données sont le signe, notamment chez les jeunes, « d’un mal-être qui s’inscrit dans la durée ». Les causes sont probablement multiples avec, en premier lieu la crise sanitaire, mais à laquelle s’ajoutent les difficultés économiques, la situation internationale et les problèmes environnementaux, qui jouent sur la persistance de ce mal-être. Concernant les données régionales, il en ressort une certaine hétérogénéité qui « montre l’importance de la déclinaison régionale de la surveillance de la santé mentale et du suicide » commente SPF. La région qui affiche le taux de tentative de suicide le plus élevé est les Hauts de France (268 pour 100 000 habitants de 10 ans et plus en 2021, contre 150 sur le plan national). Chaque bulletin comprend un édito, la synthèse des résultats et les tendances spécifiques pour chacune des régions.   

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