Comment la dépense énergétique quotidienne évolue-t-elle au cours de la vie ?

09/09/2021 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Toutes les tâches essentielles de la vie nécessitent de l’énergie. Connaître la dépense énergétique quotidienne totale est donc indispensable pour comprendre à la fois les besoins nutritionnels quotidiens et l’investissement du corps dans les différentes activités. Pourtant, de manière surprenante, on connaît mal la dépense énergétique totale humaine et surtout comment elle évolue au cours de la vie.

En effet, la plupart des analyses de la dépense énergétique humaine portant sur un grand nombre de sujets ont été limitées à la dépense énergétique basale (le métabolisme de base de repos) qui n’inclut qu’une portion (50 à 70 %) de la dépense énergétique totale ou ont estimé la dépense énergétique totale à partir de la dépense énergétique basale et de l’activité physique quotidienne. Avec les études utilisant la méthode à l’eau doublement marquée qui consiste à faire ingérer au sujet un mélange d’eau marquée sur l’oxygène (18O) et sur l’hydrogène (deutérium), il est possible de mesurer la dépense énergétique totale en activité habituelle par analyse de l’élimination relative des isotopes de l’oxygène et de l’hydrogène. Les mesures réalisées dans différentes études ont été réunies pour couvrir une large population d’hommes et de femmes, âgés de 8 jours à 95 ans. Y ont été ajoutées des mesures de dépense énergétique de repos par calorimétrie indirecte obtenues chez 2 000 sujets et d’autres études portant chez des nouveau-nés. La dépense énergétique totale augmente avec la masse maigre selon une fonction loi de puissance (power law) avec 4 grandes étapes distinctes au cours de la vie. Après la naissance, la dépense ajustée à la masse maigre accélère rapidement (jusqu’à 50 % au-dessus des valeurs de l’adulte) pendant la première année de vie puis diminue doucement jusqu’aux valeurs adultes en une vingtaine d’années. Elle reste stable ensuite au cours de la vie adulte entre 20 et 60 ans (y compris pendant la grossesse) puis diminue chez les adultes les plus âgés. A partir de 60 ans, cette réduction nette, aussi bien chez l’homme que chez la femme, semblent liés non seulement à la réduction de la masse maigre et de la masse grasse, mais aussi à la baisse de l’activité musculaire et surtout, semble-t-il, au vieillissement cellulaire comme en témoigne la réduction parallèle du poids des organes, comme cela a pu être analysé dans certaines études.

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