FMC : 10 points clésTroubles du sommeil de l’enfant et de l’adolescent

Les troubles du sommeil chez l’enfant sont fréquents et trop souvent ignorés. Pourtant, ils ont des répercussions majeures sur le développement de l’enfant et sur la vie de la famille.

31/01/2018 Par Dr Philippe Massol
  1. 01
    Point formation n°1

    Chez le nourrisson et le petit enfant (de 0 à 5 ans), un des éléments particuliers du sommeil est la présence de micro-éveils physiologiques d’une durée d’une à dix minutes après chaque cycle de sommeil. Ainsi, un nourrisson de moins de 1 an peut réveiller ses parents huit fois par nuit. Pendant ces micro-éveils, l’enfant pleure, grogne, puis se rendort seul.

  2. 02

    Si les parents ne sont pas informés quant à la présence de ces microéveils, ils interviennent pour rendormir leur enfant par des bercements, un biberon… Ensuite, l’enfant se conditionne et a besoin de l’intervention de ses parents pour s’endormir. Ainsi, les insomnies ou troubles de l’installation ou du maintien du sommeil sont très fréquents et sont retrouvés chez 25 à 50 % des enfants de moins de 5 ans.
    Les causes de ces insomnies sont donc le plus souvent d’origine comportementale (75 % des cas). Les causes organiques correspondent à des affections se traduisant par des douleurs : coliques, poussées de dents, otites, reflux gastro-oesophagien…

  3. 03

    Si les troubles du sommeil persistent malgré une prise en charge comportementale et la mise en place de bonnes habitudes, il faut suspecter une origine organique : intolérance alimentaire (allergie aux protéines du lait de vache), problèmes respiratoires (asthme, apnées du sommeil) ou psychologique.

  4. 04

    De 1 à 3 % des enfants de 3 à 6 ans ont un syndrome d’apnées obstructives du sommeil. Cette fréquence élevée dans cette tranche d’âge s’explique par la cause la plus fréquente de ce syndrome chez l’enfant, l’hypertrophie des amygdales et des végétations. Les répercussions de ces apnées peuvent être majeures : cassure de la croissance staturopondérale, troubles du comportement (irritabilité, hyperactivité, fatigabilité), diminution des performances scolaires. Le diagnostic repose sur la recherche de symptômes nocturnes (ronflement, effort respiratoire, apnées, sommeil agité, énurésie) et de symptômes diurnes sur les résultats des enregistrements polygraphiques de sommeil et les investigations otorhinolaryngées.
    L’adéno-amygdalectomie est le traitement de première intention, mais les mêmes possibilités thérapeutiques que chez l’adulte existent (orthèse, ventilation non invasive…).

  5. 05

    Les insomnies de l’enfant prépubertaire en âge scolaire (6 à 12 ans) sont retrouvées chez 16 à 27 % des jeunes de cette tranche d’âge. Les causes sont, là aussi, environnementales, organiques ou psychologiques.

  6. 06

    Les causes environnementales sont en augmentation (télévision, jeux vidéos, ordinateurs, réseaux sociaux…). Si aucune erreur d’hygiène de sommeil n’est mise en évidence, une raison psychologique ou des causes organiques doivent être recherchées : ORL (otites, apnées du sommeil), pulmonaires (asthme…), digestives (RGO), dermatologiques (eczéma), neurologiques (déficits neurosensoriels, épilepsie), maladie des jambes sans repos, effets de médications psychostimulantes (Ritaline, corticoïdes…).

  7. 07

    Chez l’adolescent en âge scolaire (de 12 à 18 ans), la prévalence de l’insomnie est très élevée, entre 17 et 39 %. Avec la puberté, il existe une tendance biologique au retard de phase. L’heure d’endormissement passe, entre 12 et 18 ans, de 22h30 à 0h30. Ce retard de phase physiologique est accentué par des facteurs sociaux, comme la pression scolaire, et la diminution de l’influence parentale. Les écrans (TV, mobile, tablette, ordinateur) influencent négativement le sommeil.

  8. 08
    Point formation n°8

    L’adolescent se trouve en état de privation de sommeil pendant les jours scolaires, qu’il essaie partiellement de compenser pendant le week-end par des réveils très tardifs. Les rythmes de sommeil et de veille irréguliers conduisent à une mauvaise qualité de sommeil, à une somnolence diurne, entraînant des troubles de l’attention et de mauvais résultats scolaires.

  9. 09

    Comme les insomnies de l’enfant et de l’adolescent sont souvent en rapport avec des erreurs de conditionnement à l’endormissement ou d’hygiène de sommeil, l’approche thérapeutique doit être, en priorité, comportementale et éducationnelle.

  10. 10

    Les parasomnies sont classées en troubles de l’éveil (terreurs nocturnes, éveils confusionnels, somnambulisme), en parasomnies associées au sommeil paradoxal (cauchemars...) et en troubles de la transition veillesommeil (rythmies du sommeil, retrouvées chez 5 % des enfants, qui sont des mouvements rythmiques de la tête et du corps survenant au moment de l’endormissement ou en sommeil lent léger).

Références :

- Franco P. Les troubles du sommeil chez l’enfant et l’adolescent. Rev Prat 2007;57(14):1538-40.

Dr Philippe Massol : journaliste, egora.fr, Egora l'Hebdo-Panorama du médecin, Global Média Santé. Il déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.

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