Les cheveux bourrés de phtalate, des élus locaux entrent en guerre contre les perturbateurs endocriniens

22/10/2019 Par A.F.
Santé publique
Des prélèvements de cheveux de cinq élus de la commune de Ramonville (Haute-Garonne) présentent des taux élevés de phtalates. Ils veulent aujourd'hui éradiquer ces perturbateurs endocriniens des commandes publiques. 

 

Les élus de cette commune de l'agglomération toulousaine ont présenté les résultats de leur test aux phtalates, un perturbateur endocrinien, vendredi 18 octobre, a annoncé 20 minutes. Leurs cheveux révèlent tous la présence de cette substance, pourtant interdite en France depuis 2011. 

Le maire de Ramonville, Christophe Lubac (Génération-s), ne compte pas moins de 36 picogrammes de phtalates par milligramme. La limite autorisée en France est de 20. "Et c'est pourtant moi qui affiche le taux le plus bas car un des élus testés atteint lui les 1.000 picogrammes", confie-t-il.  

Alimentation, produits en PVC, environnement intérieur, cosmétiques et même médicaments, les phtalates sont présents dans de nombreux objets du quotidien. "Ce test permet de sensibiliser la population dans son quotidien à ce problème. Et en tant que collectivité locale, nous avons déjà commencé à former nos agents pour changer leurs habitudes, par exemple le savon à utiliser à la piscine ou les gobelets à ne plus utiliser car ils contiennent des phtalates", explique le maire de la commune, Christophe Lubac. 

 

Arrêté anti-pesticide et changement dans les commandes publiques 

La mairie de Ramonville ne compte pas se contenter de sensibiliser les riverains. Elle est signataire de la charte "Villes et territoires sans perturbateur endocrinien" depuis mai dernier et compte bien mettre la pression sur les industriels en orientant ses commandes publiques en fonction de ce critère. 

Christophe Lubac a aussi signé un arrêté anti-pesticide le 15 octobre, rendant l'utilisation de tout produit phytopharmaceutique sur la commune interdite à une distance inférieure à 150 mètres de tout lieu de vie. Par cette décision, le maire rejoint des dizaines d'autres élus de France engagés dans la lutte contre les pesticides et les perturbateurs endocriniens.

[Avec 20minutes.fr et France Bleu] 

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