Rupture d'anévrisme : un hôpital condamné après la mort d'un patient

13/09/2018 Par Fanny Napolier
Faits divers / Justice
Un patient est décédé au CH de Pontivy, en mai 2010. L'hôpital vient d'être condamné pour des "manquements" ayant fait perdre au patient 75% de chances de survie.

Le tribunal administratif de Rennes a condamné le Centre hospitalier public de Centre Bretagne à Pontivy après le décès d'un patient en 2010. Agé de 41 ans, et père de deux enfants, le patient se plaignait de maux de tête. Hospitalisé entre le 7 et le 22 mai, il est décédé quelques jours plus tard d'une rupture d'anévrisme. Dans son jugement, les juges soulignent que le patient, durant son séjour, n'a pas passé d'angioscanner alors que l'examen avait été demandé par un neurologue. Par ailleurs, une erreur de retranscription a été relevée après une ponction lombaire. Le document mentionne 5 hématies au lieu de 45, et n'a pas permis de suspecter un saignement en lien avec un syndrome fissuraire. Enfin, les traces d'un microsaignement de la vallée sylvienne gauche n'ont pas été relevées alors qu'elles figuraient sur l'IRM. Dans son jugement, le tribunal administratif a estimé que l'hôpital a commis des "manquements" qui ont fait perdre à cet usager "une chance d'être pris en charge en temps utile" par un service de neurochirurgie. "Compte-tenu des symptômes présentés par le patient lors de son admission, une suspicion de fissuration d'anévrisme devait être évoquée", souligne le tribunal et celle-ci "aurait dû conduire à transférer le patient vers le CHU de Rennes afin qu'il soit pris en charge sans délai par le service de neurochirurgie". "L'ampleur de la chance perdue" par le malade est estimée à "75%". Le tribunal administratif, jugeant que "cette erreur de diagnostic est constitutive d'une faute qui ne peut être imputée qu'au CHCB", a condamné l'hôpital à verser un total de 294 000 euros de dommages aux ayants droit du malade. [Avec Ouest-France.fr]

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