Pour "violences" et "outrages", l'infirmière arrêtée en manif risque la prison avec sursis

23/02/2021 Par Marion Jort
Faits divers / Justice
Lundi 22 février, deux mois de prison avec sursis ont été requis à l'encontre d'une infirmière jugée pour avoir jeté des morceaux de bitume sur les forces de l'ordre en juin dernier à Paris, en marge d'une manifestation en soutien aux soignants. 

Les images de son arrestation musclée ont fait le tour des réseaux sociaux et avaient suscité l’indignation de nombreux personnels de santé et responsables politiques. En marge d’une manifestation de soignants en soutien à l’hôpital public en juin 2020, une infirmière avait été interpellée sans ménagement par les forces de l’ordre, tandis qu’elle réclamait sa ventoline, affirmant faire de l’asthme. Quelques heures après la diffusion de ces photos, des vidéos la montraient en train de jeter des projectiles en direction des forces de l'ordre, juste avant son arrestation.  

Devant le tribunal lundi 22 février, l’infirmière a expliqué que sa réaction avait été "surdimensionnée” et  “pas réfléchie”. "On était à trois mois du (début de la pandémie de) Covid, j'étais exténuée, ce n'est pas contre la police que j'avais jeté le bitume, c'était symbolique." "Mes mains ne blessent pas, elles soignent depuis 20 ans", a-t-elle ajouté. “Si c'était à refaire, non je ne le referais pas", a-t-elle aussi promis. 

"Les conditions de travail sont difficiles, on peut comprendre ce qu'elle évoque en termes de frustration, de ras-le-bol, ce qui peut mener à commettre des actes dans lesquels on ne se reconnaît plus", a de son côté souligné la procureure, lors de l'audience qui s'est tenue au tribunal de Paris. "Malheureusement ce qu'elle subit, elle a fini par le faire subir aux autres, en l'occurrence le policier qui se retrouve à devoir essuyer des jets de pierre, des doigts d'honneur", a ajouté la magistrate, avant de requérir deux mois de prison avec sursis pour "violences" et "outrage" et la relaxe concernant les faits de rébellion et d'injures. 

De nombreux soutiens de cette infirmière avaient fait le déplacement hier pour ce procès. Au vu de l'affluence, le tribunal a opté à la dernière minute pour une salle d'audience plus grande, permettant d'accueillir tout le monde dans le respect des règles sanitaires. A l'extérieur du palais de justice, quelques dizaines de personnes s'étaient rassemblées en début de matinée à l'appel de la CGT et de Solidaires pour réclamer la "totale relaxe" de l'infirmière. La décision sera connue le 3 mai.  

[avec AFP] 

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