Agressée par trois hommes au cabinet pour avoir mentionné le refus de vaccination d'une patiente dans son dossier

25/11/2021 Par Marion Jort
Violence
Après avoir indiqué le refus de rappel vaccinal d’une patiente âgée dans son dossier médical, une médecin orléanaise a été agressée par trois hommes dans son cabinet.  

Les faits remontent au lundi 22 novembre. Ce jour-là, une médecin reçoit en consultation une patiente sexagenaire, diabétique. En pleine campagne de rappel, la professionnelle de santé lui demande si elle souhaite effectuer sa troisième dose de vaccin contre le Covid. La patiente lui répond alors qu’elle préfère attendre. La médecin rapporte à la République du Centre qu’elle a donc indiqué à sa patiente qu’elle le notait dans son dossier médical, “ceci, notamment, pour des raisons médico-légales, si, par exemple, elle devait être hospitalisée en urgence”.  

Mais la patiente réagit mal : elle fait une “crise d’hystérie” afin que la médecin retire l’information, ce qu’elle refuse. “Je lui ai dit que la consultation s'arrêtait là, qu'elle pouvait changer de médecin si elle le souhaitait et venir dans la journée chercher son dossier”, raconte-t-elle à nos confrères.  

Quelques heures plus tard, le fils de la sexagénaire et deux autres hommes pénètrent dans le cabinet et se mettent à hurler sur sa secrétaire afin qu’elle retire, elle, la mention du refus de rappel. “Lorsque je l'ai vu revenir avec les deux autres hommes, j'ai juste eu le temps de quitter le sas d'entrée du cabinet et de m'enfermer à clé dans mon bureau”, rapporte la médecin, qui est encore aujourd’hui “très affectée”.  

“Je les entendais hurler, cogner contre des portes et des murs et dire qu'ils allaient me montrer, m'apprendre les choses, en m'exhortant à ouvrir la porte. J'étais tétanisée. Nous avons prévenu la police, qui s'est déplacée et a calmé les choses”, raconte-elle encore.  

La République du Centre relate que la médecin n’a toutefois pas pu porter plainte car l’infraction n’était pas "suffisamment caractérisée”. “Mon signalement a été bien pris en compte et je peux écrire au procureur de la République”, soulève la médecin.  

Médecin dans un désert médical et dans un quartier fragile, il s’agit du deuxième épisode violent en trois ans qu’elle subit.  

[avec La République du Centre]  

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