PPL Valletoux : toucher à la liberté d'installation des médecins "va pourrir la situation", met en garde Braun

12/06/2023 Par Mathilde Gendron
Le ministre de la Santé, François Braun, appréhende un combat “très compliqué” entre les députés au sujet d'un amendement restreignant la liberté d'installation des médecins, déposé sur la proposition de loi Valletoux. Soutenu par 200 députés, cet amendement "transpartisan" conditionne l'installation d'un médecin à l'autorisation de l'ARS et instaure le principe d'une arrivée pour un départ en dehors des zones sous-dotées. 

 

Alors que l'examen de la proposition de loi Valletoux débute ce lundi 12 juin à l'Assemblée nationale, le ministre de la Santé, François Braun, a alerté contre l’amendement porté par le socialiste Garot (soutenu par plus de 200 députés) sur la proposition de loi Valletoux, qui risque de "pourrir la situation". François Braun appréhende un combat “très compliqué” au sein de l'hémicycle à partir de lundi soir, date d’étude de la PPL, et qui pourrait se poursuivre jusqu’à mardi ou mercredi, date où l’amendement sera débattu.  

Le ministre de la Santé juge cet ajout au texte “totalement contre-productif". "Les jeunes ne vont pas vouloir s'installer, les plus anciens vont dire : ‘C'est bon, on déplaque’", quand d'autres vont choisir le ‘déconventionnement’ et ne seront plus remboursés par la Sécurité sociale, conduisant à "une médecine à deux vitesses"”, poursuit-il. Le ministre de la Santé garde espoir de voir le texte rejeter. "Avec un hémicycle plein, on peut le repousser (...) On a une chance de le bloquer, mais elle est mince, il va falloir la saisir". 

Si le texte est finalement validé, François Braun prévient déjà : “il faut s'attendre à un mouvement social extrêmement fort" chez les médecins libéraux, en particulier chez les généralistes, qui sont "à fleur de peau" et qui en ont "marre qu'on les stigmatise". Il prévoit déjà une réunion avec les représentants “si tout le système de santé part complètement en spirale dès jeudi”. Le ministre n'est "absolument pas certain de pouvoir aller au bout" du texte cette semaine et envisage déjà "d'y revenir en juillet" lors d'une éventuelle session extraordinaire du Parlement. 

[Avec AFP]